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Henry War
27 octobre 2018

Comment j'écris, à défaut de pourquoi

J’ignore pourquoi j’écris et où ce désir remonte. C’est pourtant vrai que j’étais déjà bon en français du temps où j’étais collégien, mais qu’est-ce que ça peut bien faire ? On connaît une multitude d’élèves efficaces dans cette matière, et même des étudiants en Lettres, qui n’écrivent que par obligation. Par ailleurs, j’ai commencé à lire (ce qui s’appelle « lire » : avoir toujours librement un ouvrage en cours et un autre en projet) assez tard, vers la fin du lycée – des Stephen King, des polars, tout ce que mon père achetait et qui me passait sous la main. Et puis, j’ignore pourquoi, ça ne m’a plus quitté, c’est devenu comme une fascination, j’y ai pris goût d’une façon curieusement maniaque, à la façon d’un collectionneur qui s’obstine à empiler sur ses étagères les œuvres qu’il a lues, entièrement : introduction, préface et dossier… jusqu’à s’enorgueillir de devoir acquérir un nouveau placard, et un autre et encore un autre !

Manière bizarre : s’adonner à la lecture plus ou moins par orgueil d’avoir beaucoup lu. Et pourtant, j’y prenais plaisir aussi, indéniablement, mais j’aimais particulièrement l’instant où je pouvais placer l’ouvrage dans ma bibliothèque. Classer ces livres. Anticiper quand le rayonnage serait fini. Avoir cette « épaisseur »-là – terme valable aussi bien pour la somme des reliures que pour celle des histoires que je « contenais » également, d’une façon similaire.

Tout ça, néanmoins, je le sens, ne veut rien dire ; je n’ai pas la moindre idée de la raison pour laquelle j’écris, pour laquelle je m’y suis mis. Par ennui peut-être : mes rédactions, je me souviens, étaient toujours l’occasion d’une sorte de voyage. Devenir quelqu’un d’autre. Voir ce qui n’existe pas. Se changer en créateur d’univers.

Il paraît que la plupart des auteurs ont une réponse précise à la question de la naissance de leur vocation : ils se rappellent, par exemple, avoir déclaré à leurs professeurs, il y a très longtemps, vouloir devenir écrivain, et il semble que cette résolution ne les a jamais quittés, qu’ils s’y sont tenus avec la force d’une résolution inébranlable. Je les soupçonne d’arranger les choses, d’altérer un peu leur mémoire pour donner de leur métier une image valorisante. C’est très joli dans un CV : « Désir d’écrivain depuis toujours », mais je ne suis pas sûr que ce soit naturel, ou alors profond. Ça ressemble beaucoup au rêve lointain d’un gosse qui veut devenir pilote de chasse ou mannequin, pas vrai ? Mais la plupart des enfants ne deviennent pas pilote de chasse, et c’est sans doute beaucoup mieux, si on réfléchit, pour la paix dans le monde !

Aussi, qui se vante d’avoir toujours voulu être mannequin, sinon celle qui y est en effet parvenue ? Est-ce que vous prétendriez avec fierté aujourd’hui, vous, avoir souhaité longtemps exercer la profession de cow-boy ou celle de princesse ? Il n’y a peut-être que les gens qui ont réalisé leur vœu d’enfance pour se rappeler y avoir tant aspiré – ou pour se persuader qu’ils y ont uniquement aspiré !

Cependant, moi aussi, bien sûr, je voulais devenir écrivain – je me rappelle, c’était vers la fin du collège. Et puis inspecteur de police. Et puis psychologue. Et puis enseignant. Et je suis réellement devenu professeur, parce que ça me convenait mieux en fin de compte, c’était plus « réalisable », notamment après les seules études que j’acceptais de suivre : une faculté de Lettres (assez minable, en définitive : on n’y apprend rien si ce n’est à distinguer les médiocres des fins : ces derniers regrettent de n’y avoir rien appris, les autres ne s’en sont même pas rendu compte !). Mais qui sait ? peut-être anticipais-je déjà que c’était, de tous ces métiers d’élection, le seul qui me laisserait un peu le temps d’écrire. Comment en être sûr ? Il est bien clair que ce n’est pas précisément ce que je me dis lorsque je commençai cette carrière.

 Je me souviens pourtant, peu de temps avant mes études, d’avoir tenté, du côté de mon père, de réclamer une année « sabbatique » pour me consacrer pleinement à l’écriture : « Tu verras cela après ton diplôme, m’a-t-il répondu avec assez d’insistante négligence (ce n’est pas du tout une figure : on peut très bien insister justement en se donnant un air de vague mépris), tu auras bien assez de temps de devenir auteur quand tu disposeras d’un travail et d’un salaire ! » La conversation s’est close avant même d’avoir vraiment commencé. Je n’ai pas insisté, je n’ai jamais aimé implorer, la dépendance humilie, en particulier lorsqu’on sait que c’est inutile, et le ton péremptoire, vaguement dérisoire de mon père, défendait toute poursuite : Écrivain ? Paresseux ! Ridicule.

Je crois que papa a eu tort, au moins quelque peu. On n’écrit pas « comme ça », un peu pour voir, quand on a le temps, pour essayer, en dilettante – du moins, c’est tout à fait autre chose que je souhaitais. D’abord, c’est une véritable discipline à mon sens, ça nécessite un entraînement très régulier si on veut être bon, exact, compétent, « professionnel ». Et surtout, il est bien clair que dans l’existence, on n’a jamais le temps pour rien : au début on est jeune et on veut connaître la vie, voir des choses, découvrir l’amour. Après, on a un métier, une existence familiale, tant d’obligations : c’est déjà presque fichu. On court après le temps comme un fou, continuellement, toujours. Il n’y a que les gens sans art qui s’offrent le luxe de s’arrêter, de végéter – et encore. J’ai écrit tant que j’ai pu au moment de mon installation avec ma femme, des heures et des heures par jour durant mes vacances. Je m’y suis attelé comme un dément, avec la pleine conscience que ce temps serait perdu autrement, qu’il ne durerait pas toujours : levé à huit heures, arrêté d’écrire à dix-sept, un bref repas entre les deux. Une manie, une obsession. Presque une fièvre.

En six ans, j’ai ainsi produit ma première œuvre, un travail monumental, plus de 1000 pages sans doute au format livre. En temps normal, il m’aurait fallu dix ou onze mois pour le réaliser. Une œuvre superbe…

Mais j’en reparlerai ; je digresse trop. Je me suis promis de faire un billet sur mes tentatives de publication, et c’est là que cette histoire trouvera toute sa place.

Je ne sais donc comment c’est venu, cette volonté d’écrire, ce qui m’a incité au départ : on se fait toujours de bonnes raisons après coup, des mensonges flatteurs qui finissent en nous par se changer en vérité, et puis un beau jour, tout notre passé n’est plus le même, on a tout fabriqué sans s’en apercevoir, et l’on évite cet ami d’enfance qui peut nous contredire : « Ce n’est pas du tout ce que tu disais autrefois quand on se fréquentait ! À l’époque, ton projet, c’était plutôt… » Ça se termine souvent comme ça. Si ça se trouve, à l’origine, Nothomb voulait juste coucher avec un Japonais. Si ça se trouve, elle en avait juste assez de son précédent métier.

Mais il y a une chose que je sais, dont je suis bien certain, c’est que je suis un bon écrivain : ça oui, je ne m’enferrerais pas là-dedans sans cela. Ce n’est pourtant pas modeste de le dire ici, mais à quoi bon mentir ? Je ne suis jamais humble de toute façon mais toujours exactement véridique, ce qui ne présume d’ailleurs rien de mes qualités d’auteur : seulement, je crois sans aucun doute être un bon écrivain, ce qui ne signifie pas que je le sois vraiment (mais on devine que ce bémol n’est qu’un acte de fausse modestie !). Je pense disposer d’un regard acéré sur tout ce que je fais, être capable d’une distance rare, d’un recul inédit, presque malsain sur tous mes actes et toutes mes œuvres, et, d’ordinaire, j’admets franchement par exemple si mes cours sont ratés, quand je me suis mal comporté, lorsqu’un travail que j’ai réalisé a été un échec… Je suis lucide, et même d’une assez inhumaine objectivité. Je ne m’illusionne jamais, je ne me vante jamais, je présume peu : je sais précisément où je suis bon et où je suis mauvais, et, en général, je ne dis ni l’un ni l’autre à moins qu’on ne me l’ait demandé ou que ce soit, comme ici, nécessaire par souci de véridicité.

Si par ailleurs je manquais de jugement ou de neutralité, je lis bien assez, je crois, pour ne pas me flatter sur mes compétences en comparaison des œuvres que je lis. Suis un lecteur au moins aussi pointu, aussi exigeant et « analyste », pour ainsi dire, qu’auteur ; et j’ai même la conviction que c’est absolument indispensable, pour écrire bien, de savoir ce qu’on veut et ne veut pas écrire c’est-à-dire lire, et pour quelles raisons au juste…

Et pourquoi un individu qui se sait bon quelque part ne persisterait pas dans cette voie ? C’est tout naturel, si on y réfléchit : on se trouve humainement valorisé dans un domaine où l’on atteint ses buts. Et puis, j’admire bien assez d’auteurs pour ne pas me sentir universellement supérieur, par pure vanité ! Mais mon travail, je pense, est meilleur que la plupart des ouvrages contemporains qu’on découvre aujourd’hui. De cela, je n’ai aucun doute. Non seulement j’en suis sûr, mais je sais que je pourrais le prouver.

Et l’argument qui plaide le plus en ma faveur, le voilà : travail. Il faut que le lecteur comprenne une chose, c’est que l’élection de l’écriture ne me vient pas du tout du plaisir de raconter des histoires. Ça non, pas du tout. Écrire est pour moi une torture affreuse, la pire de toutes : je n’exagère rien. Ce sentiment de liberté et d’exigence est un horrible abîme. Il y a dix ans, un collègue qui avait remporté le prix du premier roman, un certain Christophe Dufossé, s’étonna de mes souffrances d’écrire, et me répondit hautement ceci : « Si tu n’as pas de plaisir à écrire, tu ne devrais pas écrire. Ce que tu fais est stupide et absurde. » Qui se souvient encore de M. Dufossé ? Après un dernier livre que j’ai trouvé trop cher et bâclé (croyez bien que je ne parle pas par rancune : ce sentiment m’est totalement étranger, la rancune au même titre que la jalousie n’étant fondée sur rien de rationnel, en général), il a cessé d’écrire, à ce que je sais ; il n’a en tous cas plus jamais publié, et l’on peut penser qu’avec ses références, plus d’un éditeur lui aurait ouvert ses portes. Moi, je n’ai pas cessé ; j’ai, paradoxalement, tenu plus que lui.

Mais pourquoi écrire, si c’est dans la douleur ? Ce serait une question légitime sur une manie étrange et contre nature, apparemment. Je ne suis pas masochiste, je ne me livre pas à de sombres séances de plantages de fourchettes dans les cuisses, et je n’aspire pas spécialement à être humilié, même par moi-même. Je suis sans doute anormal dans bien des domaines, mais certainement pas dans ma gestion des maux. Alors pourquoi ?

Ici, souvenir subliminal d’une scène de famille : ma sœur me demande banalement si je compte me reposer pendant mes vacances ; je lui réponds alors, sans aucune forme d’ironie, de plainte ni de vantardise, que je vais plutôt travailler, puisque je vais écrire. « Oui, me répond-elle, mais c’est différent puisque tu l’as choisi. Tu fais ça par plaisir ! » Comment lui faire comprendre que cette activité, même si je l’ai choisie, m’est atrocement déplaisante ; comment lui faire comprendre que je ne suis même pas sûr d’avoir choisi cette activité ? « C’est quand même ton hobby, ajoute-t-elle, c’est ta passion et ton divertissement ! Rien ne t’y oblige » J’ai beau essayer de m’expliquer, ce doit être une logique tout à fait singulière de l’ordre de l’inentendable ou du paradoxe révoltant : je ne parviens pas à lui faire sentir au contraire que tout m’y oblige, que je ne me sens pas libre d’écrire, que l’absence de cette activité me rend, à la longue, mécontent de moi-même et déprimé, et qu’écrire est pour moi l’exact opposé d’un divertissement puisque, justement, je ne me retrouve pleinement, ainsi que toutes mes facultés, que quand j’écris. Alors pourquoi écrire, si c’est si fastidieux, et plus difficile même que ce par quoi je « gagne ma vie » ?

J’écris parce que je sais que j’y suis bon : tout est là, encore ; on ne s’arrête pas facilement dans un art où l’on excelle, aussi pénible soit-il. Je « travaille » littéralement quand j’écris, je peine, je souffre ; à vrai dire, je ne travaille que quand j’écris – ma profession d’enseignant est à peu près une formalité en comparaison, et presque un loisir –, et c’est seulement quand j’entre enfin dans mes périodes de congés scolaires que je ressens tous les signes pathologiques du travail – nervosité, migraines, dyspepsies, diarrhées.

Je n’ai jamais écrit toute une journée – rien que d’y penser : l’angoisse affolante d’un jour entier à écrire, c’est-à-dire à être son propre patron et son propre juge sans avoir de « truc » bien identifié pour réussir son travail, de procédure, de routine comme tranquillisant moyen de facilitation ! –, sans commencer de bon matin par une bonne diarrhée.

Désolé pour ce détail anatomique. Je n’y reviendrai plus. Promis.

Oui, mais quant à écrire, je suis bon. La diarrhée n’y enlève rien !

Le processus d’écriture est certes une torture – je l’ai dit, je vais en reparler, m’expliquer là-dessus –, mais pas la finalité, à savoir : relire ce que j’ai écrit. Lorsque après une journée de labeur je me plonge dans ce que j’ai réalisé, là commence le sentiment d’accomplissement : j’admire celui qui a écrit ce morceau de texte. Ce pourrait être n’importe qui d’autre, d’ailleurs : j’oublie tout à fait et sincèrement qui je lis. Je découvre un auteur, rien de plus. C’est peut-être un syndrome grave de schizophrénie.

Eh bien, souvent, je trouve que c’est parfait. L’auteur a tout anticipé : la moindre objection possible rencontre dans le texte même une solution. Du moins, moi, je n’y vois rien à redire : l’auteur ne s’est pas contenté d’un à peu près, il a prévu toute contradiction.

Je ne laisse jamais un texte avec un défaut conscient. Pas d’à peu près, pas de piètre, pas de béquille. J’ai pourtant écrit des textes médiocres, mais je ne les relis pas. Quant à les publier, c’est tout simplement hors de question.

Et qu’on ne suppose pas que je me juge à la légère : c’est là qu’il faut décrire comment j’écris. Au terme d’une journée d’écriture – entre six et sept heurs à ne faire qu’écrire, rien d’autre : l’élaboration de l’intrigue n’y figure même pas –, j’ai péniblement produit une moyenne de… trois pages Word, en format 12 (parfois quatre, rarement) ! D’aucuns estimeraient ce score complètement pathétique. J’écris lentement, je reviens sans cesse en arrière, je retouche toujours, sans arrêt ; rien ne me satisfait. Si le texte final peut faire croire en ma facilité, c’est tout à fait une illusion. Et même, si j’écris un passage avec fluidité pour une fois, je le relis vingt fois au moins, persuadé qu’il doit y manquer quelque chose puisque j’ai œuvré si rapidement.

Je suis snob, certainement. La facilité, la spontanéité en art a toujours pour moi quelque chose de louche, une odeur d’escroquerie, au point que je me méfie même de moi-même lorsque je me trouve trop efficace : il doit y avoir un vice caché derrière ce rythme superficiellement aisé. Vite fait, mal fait : je n’en sors pas.

Je me rappelle par exemple cette description d’un château – un paragraphe de six lignes en tout – qui me coûta trois heures. Trois heures, sans mentir, pour une longue phrase, peut-être deux. J’en ai presque pleuré. C’était à me foutre des coups de poing dans la gueule, vraiment (ça m’est d’ailleurs déjà arrivé, et je crois même que c’est ce que j’ai fait ce jour-là). Comme d’habitude, il fallait que ce fût parfait, et toutes mes retouches apportaient un déséquilibre, de sorte que j’y revenais encore, abîmant un nouveau morceau, etc.

Et pas moyen de m’arrêter, de faire une pause, de prendre du repos : satanée obsession de perdre du temps ! J’ai toujours pensé qu’un auteur qui se trouve des excuses pour reporter rien qu’une fois son travail n’ira jamais à bout de rien, ne cessera plus de procrastiner. Après tout, est-ce que vous vous êtes déjà levé avec le sentiment que tout était parfait, que vous n’aviez absolument aucune préoccupation, rien en tête, aucun souci ? C’est rare, on a toujours tôt fait de se trouver une bouche pâteuse pour ne rien faire. Et puis je n’ai pas le temps, de toute façon, d’atermoyer. J’ai 34 ans aujourd’hui, et je n’ai encore vendu aucun livre. Le temps presse. Il a toujours pressé. Rien n’a changé.

Mes auto-relectures obsessionnelles sont ce qu’il y a de plus harassant dans mon labeur d’écrivain. J’ai compté, à l’occasion, à des fins purement statistiques, le nombre de fois que j’avais retouché un passage de huit lignes, et je suis parvenu, hors moment initial de l’écriture, au nombre hallucinant de 76 (soixante-seize !). Et ce nombre ne tenait compte encore que de mes retouches, et donc nullement des relectures sans correction !

On ne s’étonnera pas qu’après presque sept heures d’écriture par jour et une telle tension nerveuse à parfaire mes écrits je finisse mes journées dans état d’épuisement assez lamentable. Mes yeux hagards ne reposent plus sur rien, j’ai des fourmillements et des vertiges curieux, mon langage est bizarrement contourné, le dos plus ou moins figé, parcouru de petits spasmes aléatoires. En somme, je suis plus éreinté et plus halluciné même que si j’avais passé dix heures au collège : j’aime bien davantage la fatigue d’une longue journée de cours, logiquement saine, logiquement physique, la gorge enrouée et l’épuisement heureux avant le sommeil bien mérité. Mais on ne sort pas d’une séance d’écriture comme les miennes en étant autre chose qu’une sorte de zombie.

Voilà tout. Vous en savez assez, pour commencer.

C’est donc cela que je fais, cela que je veux partager avec vous – c’est peut-être malsain après tout, vous feriez peut-être mieux de ne pas poursuivre ce blog, de ne pas m’inciter à ce qu’on peut légitimement prendre pour une névrose ! Je sais bien qu’il est presque impossible que vous ressentiez la même chose à écrire des histoires, quand bien même vous seriez déjà un auteur appliqué, mais n’importe : j’ai bien envie, si ça ne vous dérange pas, de vous expliquer comment ça marche, pour moi, l’écriture, et pourquoi j’en suis venu à m’auto-éditer. D’ici peu, vous pourrez même acheter mes livres : j’aimerais bien aussi qu’on en parlât de mes livres, de vous à moi.

Et puis, je ne vais pas m’en cacher : je crois que je voudrais bien, après tant d’heures de misère à écrire pour n’être lu de personne, pouvoir, enfin, prétendre que l’écriture ne m’a pas seulement – coûté quelque chose.

C’est tout pour l’instant. À très bientôt. J’ai encore beaucoup à dire. Revenez me voir dans quelques jours, et nous reparlerons.

 

P.-S. : J’ai songé à cela, hier soir : même si, en fin de compte, vous jugiez après coup que je ne suis pas si bon que cela, que je me surestime, que mes compétences sont tout illusoires et n’évoquent pas le moins du monde une vague ressemblance avec un vrai talent, tout de même pourrez-vous continuer de lire un auteur affligeant qui se croit excellent écrivain ; ce sera pour vous un peu divertissant de drôlerie ironique, et sachez aussi que ça n’arrive pas tant que ça, qu’un homme se reconnaisse des qualités : ça aura donc toujours, ne serait-ce qu’en apparence, la piquante vertu du changement.

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Commentaires
C
Tu as donc presque joué ton "Paul" avec tes jeunes envies d'année sabbatique, pour écrire ;-) <br /> <br /> <br /> <br /> (J'ai toujours autant de mal à visualiser tes souffrances à l'écriture, par contre... Tu m'en avais déjà parlé, et malgré tout j'en reste toute contrariée à chaque fois que tu l'évoques... Mais tu sais, certaines plantes ne produisent une abondante floraison que si on les stresse :P)
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V
Très joli tout cela, cher Henry.
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