27 octobre 2018

Éloge des frontières, Régis Debray, 2010

Il y avait d’assez grandes chances qu’un essai sur « l’éloge des frontières », thème en apparence si contraire à l’opinion commune, me séduisît d’une manière ou d’une autre. J’ai toujours un goût marqué pour les audacieux, pour les « méchants », pour les parias. Notre société me semble tant chargée de moraline sirupeuse et sucrée – stevia sans glucides de préférence – que j’ai fini par trouver un supérieur intérêt au « mal » : c’est qu’on en vient à croire que ce « mal »-là est un bien,... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

De l'inconvénient d'être né, Emil Cioran, 1973

  Le recueil d’aphorismes est un genre littéraire tout à fait singulier. C’est une façon de lire qui n’est comparable à rien, qui crée inévitablement chez l’esprit léger de la lassitude, et pour laquelle il faut des ressources personnelles auxquelles on n’est guère préparé, en général. J’ai abordé ce genre avec Les Caractères de La Bruyère, qui sont tout emplis de cette morale de cour qui m’est assez insupportable : littérature de poseurs, de faux sages, de dévots qui feignent l’impertinence, où les leçons assomment sans... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Quelle époque ! Anthony Trollope, 1875

On va encore dire que je le fais exprès, on va de nouveau m’accuser d’être volontiers dénigrant, me reprocher mes blâmes et ma désinvolture comme autant d’excès répétés : n’empêche, il faut admettre ce qui est, l’éditeur J’ai lu, avec ce roman de Trollope, a véritablement réalisé un travail de merde. Son seul mérite à peu près aura été d’empêcher le fabricant d’imprimer les pages de travers, défaut, certes, que les prestataires de chez Folio, payés probablement avec des restes de papier utilisables aux toilettes, n’évitent pas... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

L'Immoralité de la croyance religieuse, William Clifford et William James

J’avais tâché il y a environ un an de trouver un éditeur capable d’audace et de pénétration – en vain. J’avais particulièrement cherché du côté des maisons spécialisées, plus politisées, subversives, attachées aux controverses et aux révoltes, et, parmi elles, il m’avait semblé que Agone pourrait être intéressé(e). C’était en réalité tout à fait ridicule de ma part : Agone, comme les autres en général, ne publie, à l’exception de ses amis et collaborateurs, que des auteurs déjà connus dont la notoriété souvent témoigne déjà d’une... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Spoon River, Edgar Lee Masters, 1916

            J’ai oublié d’où je tiens le nom de Edgar Lee Masters : sans aucun doute d’un autre livre où j’ai lu son nom au passage ; quant à savoir lequel… Ce nom figurait sur une de mes fiches comme une référence curieuse : j’ai parcouru la liste de ses ouvrages disponibles en français, et je n’ai trouvé que Spoon River, alors j’ai acheté, sans savoir au juste de quoi il s’agissait. Voilà donc : des poèmes américains traduits, sans texte original en... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

La Rencontre, Allan Eckert, 1971

           J’ai lu La rencontre, je dois le reconnaître, comme un ouvrage « de transition » : Franck (mon libraire) parti en vacances et Zola terminé, je saisis à peu près le dernier ouvrage de ma pile à lire, sans grande motivation puisqu’il s’agissait d’un de ces livres que les éditeurs offrent aux professeurs de français dans l’espoir que ces derniers les fassent acheter en série par leurs élèves ou pour leur bibliothèque scolaire. Une parenthèse ici pour... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

L'Argent, Émile Zola, 1891

J’ai toujours un certain plaisir – je veux dire : un plaisir minimal garanti – à lire du Zola. On est assuré d’y retrouver un style exigeant, des tournures fortes d’évocations, un vocabulaire rigoureux, exact et significatif – j’y reviens toujours avec l’appétit des contours nets et des contenus consistants. Zola, c’est l’homme positif qui veut transposer toutes les couleurs de la Vie avec la minutie et la méthode d’un artiste des sciences : on perçoit la phrase mûre, sèche ou ample selon la vision à transmettre, le... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Les Bienveillantes, Jonathan Littell, 2006

Ma lecture de cette œuvre est tout à fait une exception, en contradiction flagrante, je le sais bien, avec la majorité des principes exprimés en préface : voici une œuvre contemporaine, populaire, et – primée ! D’ordinaire, je ne lis jamais un Goncourt : cette récompense, qui procède de copinages scandaleux – scandaleux, du moins, s’ils étaient révélés –, est presque inévitablement le gage d’une œuvre estimée « accessible » c’est-à-dire indigne et racoleuse, jugée « en correspondance avec son... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Comment j'écris, à défaut de pourquoi

J’ignore pourquoi j’écris et où ce désir remonte. C’est pourtant vrai que j’étais déjà bon en français du temps où j’étais collégien, mais qu’est-ce que ça peut bien faire ? On connaît une multitude d’élèves efficaces dans cette matière, et même des étudiants en Lettres, qui n’écrivent que par obligation. Par ailleurs, j’ai commencé à lire (ce qui s’appelle « lire » : avoir toujours librement un ouvrage en cours et un autre en projet) assez tard, vers la fin du lycée – des Stephen King, des polars, tout ce que mon... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Ce que je lis, et comment

Mes goûts en matière de lecture sont à la fois très éclectiques et anachroniques (je puis le dire sans ambages, je n’entends cela ni comme un vice ni comme une vertu). Je ne lis généralement rien de populaire, d’actuel, de récompensé. J’ai eu tant de déconvenues avec des livres qu’on m’avait recommandés que j’en suis venu à redouter tous les conseils littéraires, en particulier issus du cercle tangible de mes fréquentations (famille, amis, collègues…) dont je ne puis, sans rudesse apparente, atermoyer les incitations. Je ne choisis... [Lire la suite]
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