Anomalies de l’Espace et du Temps est un recueil de cinq nouvelles et deux poèmes fantastiques, tous impliquant quelque distorsion inquiétante et anormale, spatiale ou temporelle, survenue en un lieu inattendu, à un moment inopportun.
Ce livre regroupe des textes écrits à diverses périodes, retouchés et améliorés de façon à correspondre encore aujourd’hui à mes dures exigences de lecteur : le plus ancien, « L’Autre » date de mes études supérieures vers 2008, et le plus récent, « Greymor, la Maudite », remonte à juillet 2018. Tous constituent une émanation de mes angoisses profondes, de mes inquiétudes lointaines et sombres ; tous me paraissent vraisemblables et insidieusement délétères : j’y crois ; j’en suis plus troublé, plus miné qu’on ne pourrait imaginer.
Ce n’est donc pas légèrement que j’ai élu ce recueil comme mon tout premier imprimé : j’ambitionne que le lecteur en tire une expérience troublante et unique, de façon qu’il perçoive, après ce livre, la réalité autour de lui d’une façon qui le laissera quelquefois, comme moi, tout tremblant et effaré.
Ces textes ne sont jamais passés entre les mains des éditeurs.
La première édition a été tirée en 100 exemplaires et est aujourd'hui presque épuisée.
La seconde édition, disponible sur Lulu, est complétée d'une préface et d'un curieux article que j'espère troublant intitulé : "Pour annoncer un miracle".
ISBN : 9780244124694
Livre au format 14,8 x 21cm. 134 pages. 14,50 €.
Cliquer ici pour acheter chez Lulu
La Montre gravée, premier texte du recueil, est un récit en vers qui permet d’introduire l’ensemble en transportant le lecteur hors de notre époque par une distorsion du temps autant que par une langue précieuse qui s’accorde à la versification pour assurer un dépaysement, un voyage vers le passé, à l’instar de celui vécu par le personnage. Une expérience étonnante qui renvoie la madeleine de Proust au rang de gâteau apéritif…
Ce qu’on entend sur le parc, c’est un peu l’hommage à Stephen King : le personnage y côtoie des fantômes glaçants dans un univers de fête foraine désaffectée. De quoi frissonner d’effroi entre ses draps douillets…
Le Cas Alexander Rich (1987-1429), nouvelle perturbante la plus réussie du recueil à mon sens, propose une expérience terrifiante de dépossession de ce qui fait notre individualité, et réveille en nous la peur profonde de la folie et de la mort…
L’Autre, est un récit bref et percutant. Je chassais plus tôt le Horla ? Le voilà qui revient par une fenêtre, plus implacable que jamais…
Cravate rouge est une des nouvelles les plus dix-neuviémistes du recueil. Elle nous plonge avec habileté dans un salon bourgeois où, au cœur de la normalité, tous les repères se trouvent perturbés, nos certitudes ébranlées…
Mauvais Temps m’apparaît comme un hommage à Ray Bradbury, cette fois-ci, avec un ancrage dans la science-fiction plus que dans le fantastique qui permet d’explorer et de se heurter aux ultimes ressources de notre humanité. Inquiétant…
Greymor, la Maudite m’évoque tout à la fois les destructions bibliques et les allégories courtoises : dernier récit du recueil, en vers comme celui qui l’initiait, ce texte clôt notre voyage dans le temps par une atmosphère de rêve éveillé, de cauchemar plutôt, qui permet une dernière excursion dans l’angoisse avant un retour flageolant dans notre réel, mais un réel modifié, contaminé par cette plongée dans le paranormal…
Si l’on peut se sentir tenu à distance par un langage suranné et une facture plutôt traditionnelle du recueil, les amateurs du genre et les nostalgiques de l’étude des classiques baigneront avec délices dans les eaux troubles de ces Anomalies de l’Espace et du Temps…