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Henry War
23 septembre 2019

L'Oeuvre, Emile Zola, 1886

L'Oeuvre

Retour à Zola, dont j’admire la plume à défaut souvent des idées (atavisme, misérabilisme, symbolisme, systématisme en général et déformation du matériau humain à des fins plutôt de carrière ou de politique que de vérité pure). Zola constitue une source littéraire à laquelle il est, je trouve, profitable de revenir régulièrement de façon à se purifier des pauvretés stylistiques notamment contemporaines qui nous contaminent. C’est au point qu’un lecteur accoutumé à ne traverser que les gribouillages actuels jugera trop difficile sans doute un tel abord, et vaincu par cet effort auquel il est depuis longtemps déshabitué, il ahanera un moment avant d’estimer, pour le confort de son amour-propre, l’ouvrage volontairement trop ampoulé, fait alambiqué pour rebuter.

 Ce n’est pourtant pas ésotérique, mais quoi : c’est de la littérature ! On a tout oublié de ce que c’est, et on se figure souvent qu’un livre, c’est une histoire divertissante. La majorité des lecteurs lisent tout juste comme des enfants de collège : privilégier l’action et particulièrement les péripéties impressionnantes et incroyables, et ne pas s’attacher au style. Mais ma manie me reprend de tancer le livre contemporain, c’est une maladie dont je ne guéris point ; ce n’est pourtant pas le sujet, il vaudrait mieux que je me continsse… quoique.

Voici : un Lantier, Claude cette fois, est un jeune peintre résolu à faire carrière à Paris. Ambitieux et novateur, il aspire à créer un style pittoresque, baigné de lumière et de matière, dont il serait le premier représentant et l’exemple accompli : mais il s’oppose à l’orthodoxie du Salon, alors seul moyen d’accès à une large notoriété, qui ne sélectionne ses tableaux exposés qu’en raison de codes classiques. Et Claude refuse les concessions et n’a d’intérêt que pour son idéal et son art.

Cette intrigue, documentée par un critique d’art féru (ce qu’on ignore parfois de Zola), est une illustration romancée de l’opposition entre le réalisme, et notamment le réalisme impressionniste naissant, et tous les académismes conservateurs qui ont tâché d’empêcher et de conspuer par principe de pareilles tentatives. La situation chronologique du récit est instructive à plus d’un titre : on y apprend mieux, je trouve, la date exacte où prit naissance en peinture à la fois l’exaltation des œuvres de pacotille, et l’émergence d’un agiotage artistique – que j’avais crues, dans ma naïveté, postérieures à la fin du XIXème siècle. Le sujet est pourtant plus dense, mais je crains la lapalissade à le dire : il touche à la fascination maladive de l’artiste pour son travail et aux empêchements que met alors toute une société d’avantages pour entraver le succès des véritables et jeunes talents. On sait mon humilité (hum !) et combien je m’estime justement rabroué par les éditeurs avisés : on n’y verra donc aucune similitude avec ma situation, ce qui me permettra de rendre une critique tout dépassionnée, évidemment…

L’intérêt de ce roman en particulier est dans la notion d’effort, dans la torture implacable que s’inflige Claude pour produire une œuvre puissante à présenter au jury du Salon : on y sent une lutte intérieure, tous les enthousiasmes et dégoûts de fanatique que traverse un artiste transporté par ses ambitions et ses espoirs de succès, tous les affreux doutes, noyés au dernier degré de sacerdoce, qui assaillent sans répit le créateur d’images et d’idées se refusant au compromis : cette représentation de l’artiste « en tourment » est certainement anachronique pour nous, et on ne lira plus cette œuvre qu’en y considérant l’emphase et l’hyperbole, à travers le sacrifice mystique et presque drôle de ce Lantier-ci, réduit à une espèce de folie à présent incompréhensible. C’est que, comme nul de nos jours n’est capable d’accomplir son métier sérieusement et avec compétence, sans parler encore de la roide philosophie qu’il faut pour espérer atteindre à quelque Vérité et qui ne subsiste dans notre société que sous la forme de fantasmes et de facilités, cet acharnement n’est pas même entendable pour la plupart, et l’on croit alors, logiquement, à un être de papier qu’un auteur s’amuse tout bonnement à torturer de visions et de rêves irréalisables. Or, Zola ne joue pas, et, peut-être pour la première fois de sa carrière, il ne feint pas tout à fait d’être un autre par goût des expérimentations pures : c’est qu’il est largement ce Claude dont il parle, ce passionné d’art et de douleurs, cet éternel insatisfait de la création. L’étrange, seulement, est que Zola – par pudeur ? par lâcheté ? – n’ait pas produit là, justement, un écrivain au lieu d’un peintre. Je comprends pourtant un peu ce choix sans le défendre : c’est que les conflits d’école qui ont occupé la peinture sont peut-être plus explicites, plus nettement représentables à travers des entités bien visibles et moins souterraines – le Salon et ses jurés qu’on peut faire délibérer en dialogues, le public qu’on peut mettre ensemble dans une même salle d’exposition, les affres et minuties de l’art qu’on peut aisément figurer par notes gestuelles et colorées de l’artiste-peintre en mouvements –, mais d’un autre côté, ce parti pris consiste également en la fuite d’une difficulté littéraire, celle qu’il y aurait à relater les tourments de l’écriture et les variétés de sa réception en des effets moins évidents, moins picturaux, quoique – et c’eût été l’avantage – bien plus connus de l’auteur. Un personnage seul, Sandoz, incarne nettement le romancier, mais de façon secondaire, pour mettre en parallèle les insatisfactions chroniques d’artistes novateurs chacun dans leur domaine. Pourtant, ce Sandoz acharné n’est pas le sujet principal de l’œuvre : pourquoi ? Est-ce parce que l’écrivain naturaliste, dans un souci d’amplification des caractères humains moins réaliste que théorique, ne sent pas judicieux de représenter un être plus nuancé, plus subtil, moins dramatique, plus réel en somme, comme il existe lui-même, tout à l’image de ce qu’il est ? Au fond, c’est à se demander si cette élection d’un peintre plutôt que d’un écrivain – car la question fut inévitable pour l’auteur – ne constitue pas le tacite aveu d’échec de toute l’école que Zola a prétendu élever, car son « réel » ne résiste pas à la transposition exacte d’une réalité effective, et les personnages qu’il inclut sont toujours des types, des entités avant que des personnes, que de véritables individus observés – sinon, pourquoi en l’occurrence ne se serait-il pas pris en exemple et mis en scène ? pourquoi se serait-il défié, même en grossissant ses propres traits, de sélectionner l’art où il avait le plus d’affinité et de pratique ? Une pudeur peut-être l’a retenu : ou bien celle consistant à ne pas exposer les vices du monde littéraire – agiotage aussi, pistons, éditeurs, réclame, etc… – et c’est en ce cas une lâcheté et une façon de défense de ces vices ; ou bien cette autre pudeur induisant la révélation de ses propres tourments, psychologiques et relationnels, et par exemple conjugaux peut-être, auquel cas la couardise, au sein de l’école de la réalité qu’il a formée, tourne à l’aporie pure et simple, à la contradiction insoluble et honteuse – d’ailleurs, on le sait : Zola ne se gêne pas, en général, pour faire toute la lumière crue sur les réalités quotidiennes des travailleurs et des bourgeois, mais ce serait donc… à condition que cette impudeur ne touchât pas à l’univers où il vit ? Hypocrisie, tartuferie : l’audace est avortée, ici, faute d’avoir lui-même posé, véridique et brave, en type même de l’artiste, et d’avoir publié les lumières de sa propre vie : quotidien, conscience, milieu et art…

Le réalisme de Zola, c’est donc l’art d’exposer ce qui n’existe pas, mais avec l’insistance de ceux qui prennent leurs désirs, ou leurs visions de l’homme, pour la réalité – ce qui se démontre par le fait que l’occasion patente, incontournable même, de retranscrire une réalité empirique est ici, en conscience, négligée, au profit d’une forme de réalité virtuelle.

Et c’est, d’ailleurs, tout ce qui relève de la fiction qui m’indispose assez dans l’intrigue de L’Œuvre, et peut-être plus généralement dans les romans de Zola : la peinture m’émeut, le coup d’œil esthétique aussi, mais pas l’implacable et sinistre machine en déroulement, toujours empreinte d’un fatalisme dont elle tire malgré elle du romantisme son interprétation morale. Par exemple, dans celui-ci, ni le personnage de Christine, qui va aimer Claude en Madeleine et pour son unique malheur, en martyre indirecte et pleureuse ; ni le fils du couple condamné-maudit, enfant né pour la mort, difforme, fruit pourri d’une lignée en fin de règne, décadente, au sang appauvri, vil et maladif, dont Zola-Dieu ne se sert cruellement que pour appuyer sa théorie bancale des villes qui anémient et tuberculent ; ni même la psychologie de Claude, intransigeant au suprême degré, d’une obsession excessive, maladive, à la philosophie déréglée, abstinent sexuellement lorsqu’il médite un tableau (quel mythe absurde ! en quoi la frustration sexuelle, et donc l’obsession progressive du sexe chez l’homme, serait-elle un ferment propice à créer ce qui n’a que rarement pour but de rendre compte d’un état de lubricité ?), ce Lantier qui ne peindra en tout que trois ou quatre œuvres entières de sa vie et dont il brûlera presque tout (cette tendance, dans le livre, à détruire systématiquement les œuvres !) : rien de cela n’est pleinement crédible, on y respire la thèse avec le trait grossi, le pathos héroïque improbable, les coïncidences pour l’effarement, toute l’ampoule dramatique du siècle hugolien qui a fait de la littérature un recueil exclusif de symboles hérités (legs que dénoncera Sandoz à la fin du roman, mais dont Zola – par désir de respecter encore certains codes entendables d’un vaste public ? – n’arrive pas à s’extraire), bref, l’amas poussif des valeurs ancrées dont même les talents artistes peinent à s’extraire, et qui se succèdent et se transmettent.

Particulièrement, il est une tentative avortée, à mon sens : celle d’exprimer comment la femme de l’artiste souffre de cette activité, non parce qu’elle se sent remplacée (l’idée, comme ici, que Christine soit jalouse de la femme du tableau, de la femme peinte et tirée pourtant de son propre modèle, est assez irrationnelle et absurde, pure figure littéraire à mon avis qu’il n’aurait pas fallu convertir en une réalité qui est psychologiquement sans vraisemblance), mais, en vérité, parce qu’elle se trouve négligée et confisquée de sa place normale d’épouse, de ses prérogatives de femme décorative et chérie, occupée et entretenue, et des attentions qu’elle croit mériter en tant qu’objet d’amour au profit d’une affection qui la dépasse et qui empêche son mari d’être attentif et présent au foyer, qui le retient d’être un époux « sérieux » et pourvoyant conventionnellement en ressources solides – cette dernière conception valant beaucoup mieux dans un livre du point de vue de la peinture des mœurs et particulièrement de l’universalité du rôle que l’épouse accorde à son conjoint, et du rejet qu’elle fait en général des passions de celui-ci comme jeux inutiles et puérils d’irresponsable qu’il convient de détourner aux moyens de ruses pathétiques ou cérébrales.

Ces objections mises à part, ce roman est probablement l’un des meilleurs de Zola, et il ne peut même en être fort autrement, d’un point de vue strictement logique : c’est que l’auteur sait en première main ce dont il parle, dénonce à propos des pratiques de son temps, relate des faits de son propre milieu, n’a pas tant besoin d’extrapoler des réalités symboliques dont il s’est renseigné tant bien que mal que de laisser éclater sa fougue et son indignation véritables qui font la couleur principale de son œuvre, plutôt qu’un souci de conformité scientifique et sociale dont nul écrivain n’est jamais tout à fait sûr, même avec les enquêtes de terrain les plus poussées. Évidemment, dans cet univers de peinture, le narrateur, quelquefois, pousse avec de nettes surabondances les morceaux-prétextes de bravoure pittoresque, où il convient de faire briller de mille teintes un Paris forcément réaliste-impressionniste. Mais cela m’a amusé aussi, avec un reste de raillerie pas méchante, de déjouer comment l’auteur, à l’occasion, se sert d’un moindre regard pour réaliser un tableau d’une poésie manifestement outrée, mais c’est sans importance, puisque l’effet, malgré les ficelles visibles, est réussi tout de même.

Cette quête de la beauté, de l’idéal, du véritable, mêlée alors de toutes les difficultés de la vie sociale et des mondanités pourtant nécessaires qui lui nuisent en favorisant l’apparence et la publicité, constitue à un rare degré d’achèvement la réussite de Zola : on y devine quelque chose du monde à la fois éthéré de la recherche du parfait et extrêmement technique des moyens de cette perfection, tout l’arsenal spirituel et méthodique, en somme, de l’artiste insistant, perpétuellement insatisfait, et hanté par son ambition du meilleur possible, trouvant en Claude Lantier une incarnation excessive qui ne parvient jamais à arrêter le moment d’un achèvement. C’est que l’abandon, en art, doit se lire de deux manières : la fièvre créatrice peut-être, selon le tempérament de l’artiste (personnellement, je ne le ressens jamais), du moins le plaisir de se découvrir des capacités après la création ; et, d’autre part, l’aveu d’un fini, une décision de contentement même relatif, la décision d’une reddition selon un meilleur actuel, en somme un « Voici ce que mes forces, pour l’instant, peuvent faire de mieux : il faut publier même cet imparfait de mon histoire, dont je n’ai nulle raison aujourd’hui d’avoir honte. ». C’est cette dernière acception que Claude n’entend pas, poursuivant de loin en loin la folie d’une absolue perfection, dont la définition intérieure, suivant une vision sans cesse renouvelée du sublime, ne rencontre jamais de réalisation satisfaisante – ce qui fait que l’œuvre alors ne connaît point de limite et représente une frustration chronique, une pathologie, une névrose.

Et c’est dans ces extrêmes-là que Zola va chercher ses sujets : voici ce que je déplore ; il avait lui-même qu’il connaissait mieux, et il choisit des monstres.

 

À suivre : Claudine en ménage, Willy et Colette.

 

***

 

(Me trouvant de nouveau incapable de choisir entre deux extraits du roman, je les propose également tous les deux.)

 

« Aussi, la troisième année s’enragea-t-il sur une œuvre de révolte. Il voulut le plein soleil, ce soleil de Paris, qui, certains jours, chauffe à blanc le pavé, dans la réverbération éblouissante des façades : nulle part il ne fait plus chaud, les gens des pays brûlés s’épongent eux-mêmes, on dirait une terre d’Afrique, sous la pluie lourde d’un ciel en feu. Le sujet qu’il traita fut un coin de la place du Carrousel, à une heure, lorsque l’astre tape d’aplomb. Un fiacre cahotait, au cocher somnolent, au cheval en eau, la tête basse, vague dans la vibration de la chaleur ; des passants semblaient ivres, pendant que, seule, une jeune femme, rose et gaillarde sous son ombrelle, marchait à l’aise d’un pas de reine, comme dans l’élément de flamme où elle devait vivre. Mais ce qui, surtout, rendait ce tableau terrible, c’était l’étude nouvelle de la lumière, cette décomposition d’une observation très exacte, et qui contrecarrait toutes les habitudes de l’œil, en accentuant des bleus, des jaunes, des rouges, où personne n’était accoutumé d’en voir. Les Tuileries, au fond, s’évanouissaient en nuée d’or ; les pavés saignaient, les passants n’étaient plus que des indications, des taches sombres mangées par la clarté trop vive. Cette fois, les camarades, tout en s’exclamant encore, restèrent gênés, saisis d’une même inquiétude : le martyre était au bout d’une peinture pareille. Lui, sous leurs éloges, comprit très bien la rupture qui s’opérait ; et, quand le jury, de nouveau, lui eut fermé le Salon, il s’écria douloureusement dans une minute de lucidité :

— Allons ! c’est entendu… J’en crèverai ! » » (pages 303-304)

 

« « Écoute, le travail a pris mon existence. Peu à peu, il m’a volé ma mère, ma femme, tout ce que j’aime. C’est le germe apporté dans le crâne, qui mange la cervelle, qui envahit le tronc, les membres, qui ronge le corps entier. Dès que je saute du lit, le matin, le travail m’empoigne, me cloue à ma table, sans me laisser respirer une bouffée de grand air ; puis, il me suit au déjeuner, je remâche sourdement mes phrases avec mon pain ; puis, il m’accompagne quand je sors, rentre dîner dans mon assiette, se couche le soir sur mon oreiller, si impitoyable, que jamais je n’ai le pouvoir d’arrêter l’œuvre en train, dont la végétation continue, jusqu’au fond de mon sommeil…Et plus un être n’existe en dehors, je monte embrasser ma mère, tellement distrait, que dix minutes après l’avoir quittée, je me demande si je lui ai réellement dit bonjour. Ma pauvre femme n’a pas de mari, je ne suis plus avec elle, même lorsque nos mains se touchent. Parfois, la sensation aiguë me vient que je leur rends les journées tristes, et j’en ai un grand remords, car le bonheur est uniquement fait de bonté, de franchise et de gaieté, dans un ménage ; mais est-ce que je puis m’échapper des pattes du monstre ! Tout de suite, je retombe au somnambulisme des heures de création, aux indifférences et aux maussaderies de mon idée fixe. Tant mieux si les pages du matin ont bien marché, tant pis si une d’elles est restée en détresse ! La maison rira ou pleurera, selon le bon plaisir du travail dévorateur… Non ! non ! plus rien n’est à moi, j’ai rêvé des repos à la campagne, des voyages lointains, dans mes jours de misère ; et, aujourd’hui que je pourrais me contenter, l’œuvre commencée est là qui me cloître : pas une sortie au soleil matinal, pas une escapade chez un ami, pas une folie de paresse ! Jusqu’à ma volonté qui y passe, l’habitude est prise, j’ai fermé la porte du monde derrière moi, et j’ai jeté la clef par la fenêtre… Plus rien, plus rien dans mon trou que le travail et moi, et il me mangera, et il n’y aura plus rien, plus rien !

Il se tut, un nouveau silence régna dans l’ombre croissante. Puis, il recommença péniblement.

« Encore si l’on se contentait, si l’on tirait quelque joie de cette existence de chien !… Ah ! je ne sais pas comment ils font, ceux qui fument des cigarettes et qui se chatouillent béatement la barbe en travaillant. Oui, il y en a, paraît-il, pour lesquels la production est un plaisir facile, bon à prendre, bon à quitter, sans fièvre aucune. Ils sont ravis, ils s’admirent, ils ne peuvent écrire deux lignes qui ne soient pas deux lignes d’une qualité rare, distinguée, introuvable… Eh bien ! moi, je m’accouche avec les fers. » » (pages 370-371)

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Commentaires
V
Ce roman était sur ma liste des romans à acheter.<br /> <br /> Je l’y laisse donc.
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