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Henry War
3 juin 2020

Le Grand Dieu Pan, Arthur Machen, 1894

Le Grand Dieu PanIl fait plusieurs années déjà que j’ai lu Le Grand Dieu Pan. C’était dans le temps, je crois, que je découvris les nouvelles d’Ambrose Bierce, ses Contes noirs. Je n’escomptais pas relire cette assez longue nouvelle, mais quand j’ai vu que M. Asensio se documentait pour faire paraître une monographie critique sur l’œuvre d’Arthur Machen, et que j’ai lu la comparaison lapidaire, pour ne pas dire expédiée ou injuste, qu’il dressa en quelques mots entre Machen et Howard Lovecraft (qui ne s’était pas défendu de l’avoir pris pour maître : sa Tourbière hantée, de simple mémoire, peut tirer son inspiration du Dieu Pan) où il jugea Machen « bien supérieur évidemment », non seulement cela m’incita à le relire pour vérifier si je n’y avais pas après tout manqué quelque chose, mais cela me poussa à rédiger avant lui quelque critique consciencieuse pour, comme on dit, lui « couper un peu l’herbe sous le pied » et ainsi constater si M. Asensio serait capable d’écrire là-dessus beaucoup mieux que moi, quoique, lui, sur un sujet certes plus vaste que le mien.  Oh ! il ne faudrait pourtant pas voir dans ma démarche autre chose qu’une facétie sympathique, qu’une taquinerie de confrère, et même essentiellement qu’une sorte de défi amical et émulatif, attendu que j’aime particulièrement les articles de « Stalker » qui figurent une critique d’une pertinence qu’on ne trouve presque plus nulle part, mais aussi parce que, à ce que je redoute, M. Asensio pourrait fort rencontrer dans sa solitude obstinée, dans son isolement enragé et taciturne d’animal farouche et nerveux du sud, une certaine tendance à stagner qui est le propre de tous ceux qui s’estiment à une altitude où ils n’ont plus besoin de se comparer à personne. Ce que j’écris n’est pas pour le vexer, même si je crois bien qu’il « contrattaquera », ce vieil et opiniâtre tirailleur ! si du moins il demeure assez curieux et disponible intellectuellement pour accéder à ce blog (je lui lancerai une invitation, et on verra bien !), mais j’ai récemment déterminé qu’il fallait, à armes égales, « piquer » un peu ceux qu’on approuve, les « éperonner » d’un léger coup « d’aiguillon rival » pour leur rendre quelque goût de la vitalité et de l’effort, eux qui, par trop souvent et je le crains en l’occurrence, en viennent à dédaigner absolument tout le monde sauf ceux qui sont déjà parvenus à un succès visible quand il valorise le leur. Il est vrai qu’a priori je soupçonnais l’avis laconique de M. Asensio d’avoir été influencé par le fait qu’il déteste notoirement Michel Houllebecq ; or, ce dernier ayant publié à ses débuts un ouvrage en faveur de Lovecraft, il ne « se pouvait », suivant l’opinion selon quoi un ami d’un ennemi ne peut être qu’un ennemi, que Houellebecq eût eu de bonnes raisons d’engouement pour l’homme de Providence et ainsi que Lovecraft fût effectivement un auteur de qualité, au même titre qu’il est apparemment évident pour tous, quand quelqu’un aime le vin rouge, que son adversaire hait l’alcool ou, au mieux, n’apprécie que le vin blanc – j’ai personnellement un grand intérêt pour Lovecraft et pas pour Houellebecq, mais il paraîtra que c’est encore par réactance et pour ne rien faire comme les autres.

Mais allez au fait ! Mr War ! au fait ! Votre critique, enfin ! Soit. Singulier récit que ce Grand Dieu Pan. Mr Raymond y veut tenter sur sa jeune compagne une expérimentation, et il prend Mr Clarke pour témoin : au moyen d’une opération superficielle du cerveau supposée en augmenter les facultés, il veut rendre sensible à Mary tout l’invisible du « monde réel sous le monde », il veut lui « lever le voile » et accroître jusqu’au supranaturel ses perceptions de la réalité et de l’univers. Il n’y a aucun risque à cela, à ce qu’il prétend, car il est bien certain du genre de connexion qu’il veut établir dans cet organe, ses recherches ayant atteint le degré d’accomplissement où il ne redoute pas d’échouer, mais il est loin de se douter que percevoir l’insaisissable est aussi une façon de réaliser la rencontre de forces insoupçonnées et maléfiques avec l’homme, d’une influence maudite et pernicieuse et dont la nature ne lui a pas celé sans cause les chemins de la connaissance. Car au-delà de la vision normale se situe notamment le Grand Dieu Pan, entité amorale ou immorale, ni humaine ni bestiale, une survivance de cultes romains et qui souille irrévocablement l’esprit contaminé de ceux qui d’extraordinaire le voient.

L’intrigue en soi n’est pas tout à fait neuve (on devine comme Lovecraft s’en est inspiré en poursuivant l’idée fondatrice que l’homme est une créature négligeable dont le règne ici-bas est transitoire au sein de puissances cosmiques qui le submergent et menacent de le dominer à tout instant), mais il y a de remarquable dans cette œuvre la conjonction d’une construction méticuleuse et d’un style très finement et profondément sombre. En effet, le récit est tout à fait non linéaire : il multiplie les focalisations diverses, gageure extrêmement délicate, est raconté à travers le point de vue de Clarke puis de Villiers qui retrouve un homme déchu par la créature engendrée de Raymond, et de lettres, et de rapports oraux, et de journaux, de dessins, de bilans médicaux… ; c’est une grande variété et multiplicité de sources qui conduisent une progression très élaborée dans la recherche de la vérité, par adjonctions stratifiées de soupçons et de faits, de rumeurs et de preuves, constituant en tout une suite de recoupements de plus en plus tangibles et établissant par degrés les fruits d’une enquête, chacun détenant un témoignage partiel sur ce qu’il y a à conclure et qu’on pressent répugnant et contre nature. Cette forme composite est d’une rare originalité, et en dépit des ruptures successives qui imposent au lecteur une certaine souplesse mentale (car c’est un livre intelligent pour gens sans paresse et qui savent lire), elle présente l’avantage de révéler perpétuellement autant qu’elle dissimule, je veux dire que sans cesse la narration suggère que le pire est à venir, que tous les éléments dont on dispose, et qui sont déjà fort malsains, sont les prémices d’une réalité infiniment plus vaste et perturbante encore qu’il vaudrait mieux ne jamais montrer, insinuant chez les personnages aussi bien que chez le lecteur une vaste imprégnation de malaise présenté comme naturel, un dégoût de bon sens, et dont tous, dans le récit, ressortent étourdis et nauséeux. Le peu qu’on entrevoit de cette affaire sordide sent l’indicible et l’immonde, un monstre humain se promène quelque part après cette transformation initiale, rien que son influence est une perversion fatale, raison pourquoi il est même toujours impossible et défendu de parler franchement de ses actes atroces et tabou.

Et cependant, insidieusement, une certaine coloration fin-de-siècle, résidant notamment dans la richesse du style et dans les ors de la tentation, confère au texte et à ce Londres surtout nocturne un caractère de fascination ; à vrai dire, même les pleins jours sont inquiétants, même les décors normalement pastoraux de colline et de bois : c’est que le berger subit désormais la présence subversive d’un satyre inimaginable invoqué et libéré de l’invisible ; et ainsi, tout dorénavant peut continuellement surgir d’un décor paradoxal qu’on s’apprête à contempler. Le lecteur est plongé d’autorité entre science et sensualité, entre la froideur des savoirs rassurants et l’inconnu des possibilités extra-humaines, arguments rationnels et parfums mystérieux, entre les passions exacerbées jusqu’à la démence et une stricte méthode heuristique pour comprendre les manifestations et les origines d’une anomalie matérialisée par expérimentation. On devine des soleils noirs dans cette intrigue, on ressent des pourpres macabres comme des linceuls, on augure des orgies dont l’attrait sait être une épouvante, on perçoit des chants d’une moquerie infâme et tout ce qui figure de plus insupportable et électrisant dans les réalités masquées : cela sourd comme un suint bizarrement orné, diapré, bigarré, byzantin ; une manière gentleman d’investigation élégante, au seuil du dandysme, tâche à découvrir, avec une étrange conscience fascinée, les monstruosités innommables induites par une créature échappée dont l’aura seule est une terreur et qui n’est plus humaine. Derrière des faits tus on devine des viols abominables, des séductions d’une corruption inénarrable, des désespoirs déformants conduisant au suicide systématique aux pieds des lits, et malgré ces destins funestes, tous les narrateurs courent après cela ! Maints documents portent la trace d’un passage terrible, leur vue même est une souffrance pour l’esprit salubre, on recommande de les brûler aussitôt… mais nul n’est capable d’y porter soi-même un commencement de flamme ! C’est bien plus que le désir de la vérité qui tient et consume les narrateurs : une noirceur inscrite dans la curiosité humaine, morbide, quelque chose comme le goût de la révélation de l’ignominie éclatante. Remarquons que ce sont ici des hommes, rien que des êtres mâles, qui poursuivent l’horreur : c’est, devine-t-on, qu’il y a dans sa nature un penchant à la lubricité et à l’abjection, un irrépressible appétit au toucher, au contact, aux poursuites de toute matière spongieuse – c’est sans doute pourquoi le scientifique du départ, Mr Raymond, revêtu d’emblée d’une dignité objective de savant sans net émoi, disparaît du récit dès l’expérience initiale et n’intervient plus qu’en manière de conclusion : il ne dispose pas d’assez d’insistance sensuelle, c’est pourquoi il laisse opportunément place aux corps et aux rêves littéraires, aux extrapolations aventureuses et, même affreuses, séduisantes terriblement pour le sexe viril et inconsciemment lubrique d’autres personnages plus propres à la tentation.

Certes, c’est un récit rare de suggestions alarmantes et d’obscurités élaborées, pourtant il faut admettre qu’aussi bien cette construction que ce style contiennent leur faille identique et intrinsèque, consistant dans un certain excès d’alambication : je veux dire qu’on ne distingue guère de ton propre à chacun des personnages, que leur couleur logiquement particulière est en fait très unie, lissée, confondue dans ce spectre clair-obscur de l’étrange, qu’on a en somme à peu près la copie d’un même tour d’esprit en chacun des intervenants, qu’ils ne paraissent à peu près que l’incarnation d’une même voix, sans doute celle de l’auteur lui-même. Au surplus, on ne me contestera pas, je pense, que le déroulement est globalement invraisemblable, notamment la façon dont la majorité des indices viennent facilement et comme par hasard aux personnages qui en sont plutôt objets que véritablement instigateurs : Villiers, étonné de la déchéance de son ancien camarade, parle de lui justement à Clarke qui en connaît précisément la cause lointaine ; il a aussi un ami, Austin, qui détient un objet testamentaire d’un peintre camarade en rapport avec la femme maudite ; il a vu au surplus, mais par chance, un des suicidés peu avant son acte de façon qu’il a su d’où il venait… Certes, ce n’est pas une intrigue policière dont il s’agit et il ne faut pas y espérer une rigueur absolue, mais l’auteur ambitionne évidemment de nous faire agréer l’impression du fantastique c’est-à-dire du possible par quelque apparence de logique ; or, ça ne fonctionne guère, tous les éléments de progression se présentent d’eux-mêmes et sans pour autant qu’on ait l’explication d’une sorte de prédestination : l’information parvient toute seule à qui la voudrait, fatalement, au moment propice. Ainsi, s’il s’agit d’estimer la probabilité de pareilles coïncidences dans un récit qui veut globalement tirer ses effets d’un sentiment presque scientifique de plausible, il faut reconnaître qu’il n’est pas fort question d’y croire, ce qui est toujours une entrave à l’immersion du lecteur dès lors qu’il est assez perspicace pour percevoir les astuces narratologiques un peu grossières, les ficelles un peu trop blanches, avec lesquelles il a fallu faire tenir ensemble tout ce canevas sophistiqué.

Et puis, j’ose le dire enfin et pour revenir à la petite controverse lancée par M. Asensio, en dépit de sa subtilité incontestable et de son pouvoir d’envoûtement, ce Dieu Pan, pourtant plus travaillé, plus ouvragé disons, plus orné peut-être que la plupart des œuvres de Lovecraft, n’en a pas tout à fait l’audace et les effets singuliers. En particulier, le parti pris de Machen est de ne pas raconter ce que l’on voudrait savoir, comme une manie, et la plupart des événements importants sont tus au nom de la décence ; or, c’est indéniablement une faiblesse, sinon une lâcheté pour un écrivain dont la profession de foi devrait être justement à narrer le difficile et le subtil, à trouver une solution satisfaisante à toutes les délicatesses le réalité et d’expression, en somme à rendre une couleur singulière même aux faits les plus complexes avec l’exactitude des mots, au lieu que ce prétexte récurrent à s’abstenir, loin de provoquer chez le lecteur un répugnant effroi (il n’y a pas même d’éléments dans le texte pour motiver un pareil sentiment, et je dirais au contraire que le lecteur est désireux de ces relations tues qui cachent de la sexualité plutôt qu’impressionné de connivence à l’idée qu’il ne faudrait rien en révéler pour de justes causes) – autrement dit, un écrivain expérimenté et pertinent sentirait qu’il y a eu là, précisément à chaque fois dans ce livre, une facilité à ne pas dire, façon de s’épargner une embûche littéraire et morale et d’éluder ainsi une peine et un péril, parce qu’en effet ces événements masqués sont exactement les plus difficiles aussi bien à imaginer qu’à traduire. Je soutiens même que cette élision nuit partiellement au sentiment de l’horreur révélée : se contenter d’exprimer que la pudeur s’oppose à la relation d’un fait atroce et apposer ici des points de suspension comme il arrive à au moins trois reprises dans ce récit, c’est non seulement un prétexte assez puritain et commode à ne pas prendre de risque d’écriture, mais c’est surtout se résoudre à ne pas produire le climax, le paroxysme de terreur, l’éclatement de la tension en un souffle dévastateur et vertigineux : Lovecraft, lui, osa trouver un langage pour rendre compte de ces monstruosités, et c’est grâce à cela qu’il réalisa ses chutes cosmiques où tout ce qui était jusqu’à un certain point atténué, déguisé, travesti et soupçonné indicible est finalement exposé à la lumière nue ; c’est ce qui fonde la terreur transcendante et accomplie de ses textes, au-delà de l’atmosphère fébrile et moite de Machen qui n’explose jamais, qui ne représente pas avec explicitation, du moins dans ce récit, le terme d’un processus d’inquiétude puis de peur et enfin de panique c’est-à-dire le cycle complet de la terreur. La compression des personnages ici ne se concrétise en explosion que « hors-scène », loin de la vision du spectateur – encore une fois il faut imaginer plutôt que vivre la démence, le crime ou le suicide. Chez Machen dans Le Grand Dieu Pan le suspense n’a pas la profondeur de germer, la tension demeure vague et envoûtante, souterraine sans affleurer, et cette résurgence, cette contention immergée de l’affolement fou, dramatisée mais non fructifiée faute, à mon avis, de le savoir ou de l’oser faire (car l’effet alors en serait incroyablement puissant et servirait fort ses desseins émotionnels), atténue l’intensité intérieure de l’horreur, la réprime et l’étouffe en-deçà d’une exhalaison – le défoulement cataclysmique n’étant pas transmis n’arrive pas à heurter manifestement l’esprit et la raison du lecteur telle pourtant qu’on l’éprouve au paroxysme de l’effroi. Lovecraft exprime en somme et l’effroi et la terreur, quand Machen, en l’occurrence, s’arrête au premier sentiment – ce qui, je ne le nie pas, constitue tout de même déjà un trouble impressionnant et une belle et mémorable réussite.

 

À suivre : Les quatre pièces de l’Antiquité romaine de Shakespeare.

 

P.-S. : Les « Éditions Ombres » semblent dignes d’intérêt artiste, avec des ouvrages qui paraissent véritablement élus, et, dans leur « Domaine anglais », des auteurs dont j’ai entendu parler comme des références littéraires. Mais leur site Internet est difficile à trouver et manque d’informations.

  

***

 

« Assez étrangement, ce jour très chaud de 185… renaissait maintenant dans la mémoire de Clarke ; l’universel éclat d’un soleil étincelant semblait effacer les lumières et les ombres du laboratoire ; il éprouvait de nouveau les bouffées d’air brûlant sur son visage, la buée montant du gazon et les mille murmures de l’été.

« J’espère que cette odeur ne vous incommode pas, Clarke ; elle n’a rien de malsain. Cela peut vous assoupir un peu, c’est tout. »

Clarke entendait distinctement ; il savait que Raymond lui parlait ; mais au prix de la vie il n’aurait pu s’arracher à cette somnolence. Il ne pouvait que songer à sa promenade solitaire, quinze ans avant ; à ce dernier adieu porté aux champs et aux bois de son enfance. De nouveau venait à ses narines l’haleine de l’été, les parfums mélangés des fleurs et des bois, ou de ces abris frais et noirs que la chaleur rend plus désirables parmi la profondeur des feuillages ; mais la bonne odeur de la terre, étendue comme une femme qui offre ses bras et ses lèvres riantes, dominait toutes les autres. Sa fantaisie le fit errer, comme il avait erré jadis, des champs aux bois, le long d’un sentier sous des hêtres ; et le murmure de l’eau égouttée du roc chantait une claire mélodie dans son rêve.

Mais ses pensées devenaient confuses. Les hêtres s’étaient transformés en houx : çà et là une vigne serpentait de branche en branche, déployant ses pampres ou la pourpre des grappes, et le feuillage argenté d’un olivier sauvage contrastait parfois avec les houx obscurs. Clarke, dans les replis de son rêve, avait conscience que cette route l’avait mené de la maison paternelle à une contrée inconnue, et il en admirait l’étrangeté, quand soudain, effaçant l’été, ces parfums et ces murmures, un silence infini sembla tomber sur toutes choses : les bois se turent, et, pendant un lambeau de la durée, quelque chose qui n’était ni l’homme ni la bête, ni la vie ni la mort, mais toutes choses mêlées, l’apparence mouvante de toutes choses. Quelques secondes, et, tandis que le corps et l’âme semblaient près de se dissoudre, une voix pleura : « Allons, sortons d’ici. » Alors ce fut comme l’ombre de l’ombre par derrière les étoiles, comme l’obscurité éternelle.

Clarke réveillé en sursaut aperçut le docteur qui versait quelques gouttes d’un liquide huileux dans une fiole verte, et la bouchait soigneusement. » (pages 21-22)

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