Devinette sportive... addendum
J’y pense après coup : dans l’exemple de mon article précédent, le quatrième arbitre aurait pu également…
…montrer du doigt l’accusé : Aïe ! Ecce homo ! (et sans présomption d’innocence) l’origine symbolique de presque toutes les persécutions ! Quand un footballeur devient le Christ (ce qu’il se croit en général sans oser le déclarer) !
…demander le nom de la personne incriminée : Eh quoi ! Un contrôle d’identité ! un contrôle au faciès sans doute ! Et sur un terrain de sport ! C’en est trop ! Pourchassé par un État policier jusque-là !
Non, décidément, je trouve que l’arbitre principal a jeté là à son confrère un guet-apens inexcusable, une embûche imparable, un véritable traquenard, que ce n’est pas bien, pas bien du tout, et que c’est plutôt lui qu’on devrait regarder comme immoral et perfide, je veux dire : demander à « « « identifier » » » quelqu’un !!! qui le pourrait ? c’est une tâche impossible ! « Qui ? » est devenu une question tabou, et, je crois, même avec le numéro du maillot, car enfin, s’il se trouvait par hasard que la personne ainsi désignée fût juive ! imaginez la réminiscence et l’écho : indiquer un Juif par le nombre qu’il porte inscrit ! Non, je crois bien qu’il faut désormais se résoudre à ne plus sanctionner les gens du staff (et peut-être à ne plus sanctionner du tout), leur permettre de hurler, de lancer des injures, de se livrer à des voies de fait, à des exhibitions de toutes sortes, cela n’est rien, pour la raison que si ces personnes respectables se vexent et si elles débordent un jour de remarques outrageantes et de comportements déviants, il faut quand même les respecter c’est-à-dire ne pas sanctionner, et l’UEFA a eu raison de retirer le carton rouge parce que la personne a réclamé contre la décision, c’est ainsi d’ailleurs qu’on doit réagir en accordant faveur à tout individu respectable qui se plaint de son juge. Et puis, par ailleurs, il ne fallait sans doute pas que tant d’ex-footballeurs dirigeants cette Union, dont les ressources intellectuelles, quoique respectables bien sûr, ne sont pas, disons, enfin, toujours très propres à assumer minoritairement une controverse, se rangent du côté des plaignants et des « bons » en une opinion chargée de les disculper immédiatement de toute accusation-représailles de racisme au deuxième degré : ouf ! les voilà saufs ! même s’ils ont eu tort ! le sport continue ! the show must go on ! Mais il est inévitable que de tels incidents se reproduiront, parce qu’il est plus que probable à l’avenir qu’un joueur respectable arrachera la jambe d’un autre ou l’insultera ignominieusement, et la façon dont ce joueur sera désigné ou nommé par l’arbitre exacerbera son énervement et l’indignera d’une honte partagée ; or, une personne indignée de nos jours est automatiquement une personne calomniée, outragée, persécutée, parce que l’indignation ne saurait émerger de nulle part, n’est-ce pas ? et qu’il ne suffit plus qu’à exprimer comme on se sent douloureux et proscrit pour que le monde entier croie qu’il y a effectivement quelque chose à réparer.
Post-Scriptum : Une énigme : que signifie le joueur évidemment respectable qui dit au quatrième arbitre roumain : « On n’est pas en Roumanie, ici ! » ? Est-ce que ça ne reviendrait pas un peu, avec toutes les connotations qu’on prête à cette nationalité, à clamer quelque chose de profondément outrageant et raciste ?
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