Une action anti-discriminatoire toute simple

Cinq Blancs concertés – ou cinq Noirs, peu importe – se rendent dans un café ou un restaurant pour être servis. Ils s’assoient et attendent. Des caméras filment et enregistrent la scène. On leur réclame bientôt un laisser-passer qu’ils n’ont pas ou qu’ils refusent de présenter. Ils ne se lèveront pas, ne partiront pas tant qu’ils ne seront pas servis comme les autres. À la fin, le ton s’échauffe, même les autres clients sont dérangés du retard que prend le service. Il faut recourir à la police : les manifestants se laissent embarquer sans violence. Ils reçoivent un procès-verbal qu’ils contestent aussitôt, qu’ils vont tâcher de faire admettre anticonstitutionnel par le biais de recours légaux. L’incident est clos. Le service peut reprendre.

Le lendemain, avertis par différents médias, ce sont dix Blancs concertés qui se rendent dans le même bar ou restaurant – ou dix Noirs, peu importe. Et caetera.

En américain, on appelle cela un « sit-in » – Martin King a converti l’opinion avec de telles méthodes. Pour suivre ses procédés à fond, il resterait bien sûr à se faire dévorer dans la rue par des chiens policiers ; seulement, les mains arrachées des manifestants d’aujourd’hui ne font plus rien sur les consciences humaines, apparemment. C’est que les Blancs suprémacistes de l’Alabama ou du Mississipi, à ce qu’il semble, avaient plus de sensibilité que les Boomers vaccinés de notre époque.