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Henry War
15 août 2021

Fiez-vous donc aux professionnels, si vous y tenez !

Sans doute vous fiez-vous aux professionnels de l’éducation s’agissant des principes à inculquer à vos enfants ? Je sais pourtant que ce sont des gens qui se couchent tard, qui dépendent grandement des écrans, qui n’ont pas un mode de vie particulièrement sain, qui n’ont pas ouvert un livre sur la pédagogie depuis une ou deux décennies, et dont les enfants ne passent pas pour être les mieux élevés dans une société. Oui, ce sont des gens normaux, en somme, qui font leur travail à peu près avec le désintérêt qu’on rencontre partout dans la société française, et surtout qui obéissent aux instructions officielles qu’on leur donne pour s’épargner les problèmes.

On ne connaît guère de professionnels qui agissent autrement, n’est-ce pas ?

Pour un vaccin, pensez-vous devoir vous fier aux médecins généralistes ? Assurément, ce sont des gens particulièrement éclairés, qui suivent la littérature abondante et contradictoire sur les moindres produits qu’ils prescrivent, qui ont évidemment largement le temps qu’il leur faut pour se renseigner directement dans les revues les plus objectives qu’ils sélectionnent, qui ne craignent pas de rapporter longuement aux autorités toute erreur et toute anomalie qu’ils découvrent, et qui n’obéissent absolument pas aux injonctions qu’on leur fait, venues autant du gouvernement que de l’Ordre des médecins.

Oui, il n’est sans doute pas naïf d’écouter les médecins, alors. En ce cas, écoutez donc aussi les éducateurs. Et écoutez pareillement tous les professionnels de votre entourage : ils sont tous très bons, très compétents, très renseignés, très concernés et impartiaux. À ce train, bientôt vous achèterez votre téléviseur ou votre voiture en pensant réellement que c’est le meilleur objet que l’humanité a conçu.

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D
«A présent, laissez-moi vous demander ce que l'on peut attendre de l'homme, être doué d'aussi étranges qualités ? Comblez-le de tous les biens terrestres, noyez-le dans le bonheur de telle sorte que seules des bulles viennent crever à la surface comme si c'était de l'eau ; accordez-lui une telle abondance économique qu'il n'ait plus rien d'autre à faire que dormir, manger des gâteaux et pourvoir à la non-interruption de l'histoire universelle — eh bien, même là, l'homme, même là, rien que par ingratitude, par malice, il trouvera le moyen de vous jouer un tour de cochon. Il ira jusqu'à risquer ses gâteaux et souhaiter délibérément le plus néfaste non-sens, l'absurdité la plus anti-économique, rien que pour mêler à tant de sagesse positive son funeste élément fantastique. C'est justement ses désirs fantastiques, sa bêtise la plus triviale qu'il voudra conserver à son acquis, à seule fin de se confirmer à lui-même (comme si c'était tellement indispensable !) que les hommes sont encore des hommes et non des touches de piano dont daignent jouer les lois de la nature en personne et de leurs propres mains, mais en menaçant de faire durer la musique jusqu'au moment où l'on ne pourra plus rien vouloir en dehors du calendrier. Et ce n'est pas tout : à supposer même qu'il soit vraiment une touche de piano, qu'on le lui prouve par les sciences naturelles et les mathématiques, là aussi, il refusera d'entendre raison et se livrera exprés à quelque acte contraire, par pure ingratitude, rien qu'elle : en somme, pour avoir le dernier mot. Et s'il est démuni de moyens, il inventera la ruine et le chaos, il inventera mille souffrances. Mais il aura eu le dernier mot ! Il jettera sa malédiction sur le monde, et comme la malédiction est le propre de l'homme (c'est ça le privilège qui le distingue principalement des animaux), ma foi, par sa seule malédiction il arrivera à ses fins, c'est-à-dire à se convaincre vraiment qu'il est un homme, et non une touche de piano. Si vous soutenez que même cela, on peut entièrement le prévoir en fonction d'une table de calcul — le chaos, l'obscurité, la malédiction — si bien qu'à elle seule la possibilité du calcul préalable arrêtera tout et que la raison l'emportera, dans ce cas, l'homme deviendra fou, exprès, pour ne plus avoir sa raison, mais avoir quand même le dernier mot ! Cela, j'y crois, j'en réponds, car toute la tâche de l'humanité consiste précisément, à ce qu'il me semble, en ce que chacun veuille perpétuellement se prouver qu'il est un homme et non une tirette d'orgue ! à se le prouver, quitte à payer les pots cassés ; quitte à revenir à l'âge troglodyte. Après cela, comment ne pas se laisser tenter, ne pas se vanter qu'on n'en est pas encore là et que le vouloir dépend encore le diable seul sait de quoi...»
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