Ne plus acheter des livres aux GaFlam

J’ai résolu de ne plus acheter de livres chez les grandes maisons d’édition, les GaFlam impudents du gâchis et de la racole, et j’encourage quiconque éprouve un véritable attrait et de la gratitude pour la littérature à faire ainsi que moi. Ce sera une bonne manière de les repérer, ces amateurs généreux et éclairés, rien qu’en consultant leur bibliothèque et en les interrogeant sur leur connaissance des alternatives éditoriales. 

D’abord, il est évident qu’on n’y perdra pas grand-chose, attendu que les grands éditeurs ne publient, hormis les classiques, environ que des nullités racoleuses et intéressées, et que c’est vraiment l’effet d’un hasard statistique si elles ont quelquefois promu des beautés qu’elles n’ont presque jamais sélectionnées. Mais le trafic odieux qu’elles font de l’art et l’esclavage qu’elles imposent à leurs auteurs impliquent le devoir moral de ne plus les suivre. Il faut franchement les boycotter et rechercher l’esthétique et l’éthique là où elles se rencontrent, c’est-à-dire loin de ces satanés investisseurs.

Ainsi, chaque fois qu’une référence sera disponible chez un petit éditeur même si elle y est plus chère, ce sera systématiquement mon acte équitable de l’y acquérir. Ce n’est nullement difficile, sur n’importe quel site de vente comme la Fnac, de distinguer les éditeurs inconnus ; mais je continuerai d’acheter chez mon libraire après avoir profité gratuitement de ce service en ligne, car pas question de faire payer à l’éditeur les 40% que réclament la Fnac ou Amazon pour chaque livre vendu. Je ferai certainement chez ces curieuses maisons des découvertes d’efforts et de singularités, j’y rencontrerai peut-être des préfaciers d’autres audaces, ce sera instructif et intéressant de voir combien il existe de différences entre les livres, entre les éditeurs esthètes qui exercent leur profession mus par une profonde passion, et les méprisables marchands qui se contentent de prévoir des ventes et d’estimer des stocks uniquement par routine.