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Henry War
13 novembre 2021

Hypothèse pour expliquer la fabrique de l'urgence covidienne

Imaginons qu’un gouvernement français, à force de gérer ses hôpitaux avec l’économie négligente et l’imprévoyante sècheresse d’entreprises destinées à la rentabilité, se soit aperçu soudain que ses réformes successives avaient été trop drastiques, que c’est avec inconséquence qu’il avait procédé à un excès de coupes dans des moyens qui semblaient illimités, qu’il avait sous-estimé la légitimité des plaintes des personnels de santé parce qu’après tout il recevait continuellement les doléances soi-disant impérieuses et critiques de tout le monde, et tout ceci au point qu’on a atteint, là, une grave carence dans les possibilités d’accueil de l’hôpital public, légèrement en-deçà même du flot des urgences normales, et que, pire encore, l’inertie fatale des réductions déjà entreprises et toujours en cours allait poursuivre, sans qu’on y puisse quelque chose à court terme, la saturation du système abandonné à son engorgement et précipité à son pourrissement, faute de conscience, de sollicitude et de diligence.

C’est une bévue, certes, se dit-on alors, qui va coûter cher à quelques responsables quand on s’apercevra que trois fractures du tibia ne peuvent être prises en charge de façon simultanée dans n’importe quel hôpital de France. D’autant qu’on sait déjà que, d’ici un ou deux ans, ce sont seulement deux de ces fractures qui poseront problème, et qu’il n’y a plus moyen, sur ce délai, d’y faire quelque chose.

Les rapports les plus officiels ne vont pas tarder à tomber. Et la mémoire populaire se souvient tristement des manifestations de blouses blanches que des CRS étaient surpris par des caméras à gazer sur des ponts.

Une maladie nouvelle arrive. Oh ! opportunité ! Si on pouvait l’utiliser et faire croire en sa gravité, on aurait peut-être assez de temps pour rétablir un peu de ce service public qu’on a malencontreusement désagrégé. Bien entendu, il faudrait arranger cependant une restriction de patientèle, imposer des limitations, empêcher des malades supplémentaires. Et compter que cela dure un peu. Comme ce serait un virus inconnu, on pourrait, un certain temps, laisser penser ce qu’on veut, par voie de discrètes propagande et censure, le Français moyen n’étant guère réputé pour sa sagacité scientifique.

Il y faudrait certes un large consensus européen. Mais l’Europe, qui gère ses soins à peu près partout pareillement, y trouverait le même intérêt que soi, et peut-être aussi d’autres.

Au bout de quelque temps, on triompherait naturellement de ce mal relativement anodin, et l’hôpital serait renforcé : on sortirait ainsi d’une sale affaire où l’on s’est mis soi-même, avec toute la vertu d’élus qui ont fait bravement ce pour quoi ils suscitent et réclament des suffrages.

Il n’y aurait qu’un chiffre qu’il faudrait dissimuler aussi longtemps que possible.

5%. Le taux ridiculement bas des infectés du Covid occupant sur cette période les soins critiques.

Parce que si ce chiffre était révélé, qu’adviendrait-il logiquement ? Que serait-on alors supposé en comprendre, à condition qu’il restât un peu d’esprit critique dans la mentalité des Français ?

On devrait comprendre, évidemment, que le Covid n’a eu presque aucun rapport avec l’engorgement des hôpitaux. Que sans Covid, l’hôpital était saturé de toute façon. Que 2 ou 5% de plus ou de moins ne changeaient absolument rien au fait que, dans la situation qui se serait réalisée de toute façon peu après, la France aurait été contrainte, quoi qu’il arrivât, de confiner sa population pour pallier la ruine et ralentir son accès aux soins.

… Enfin, j’ai écrit : « Imaginons », n’est-ce pas ? Ce n’est qu’une hypothèse, après tout, et il n’est pas question de ce 5%... Si ?

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