30 novembre 2021

Pourquoi je vous connais mieux que vous-même

Vous ne devriez pas vous étonner que je vous connaisse mieux que vous ne vous connaissez vous-même – même si vous ne le faites que pour le nier et pour l’oublier ensuite. Car vous êtes indéniablement contemporain, et, en tant que tel, vous devriez commencer par reconnaître que vous vous êtes rarement livré – jamais, probablement – à une sérieuse analyse, même générale, de vos actions et pensées, si peu d’ailleurs que vous n’avez guère de réflexions originales, plutôt des penchants répandus, ce qui contribue, et c’est logique, à vous... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 06:37 - - Commentaires [0] - Permalien [#]

27 novembre 2021

Fin d'évangile

Et retrouver ses songes, tout ce qui est « au cœur », tout ce qui de soi seul procède, issu de loin, des profondeurs, d’au-delà la vie routinière et banale, des aplats lumineux qui consistent en des regards fixés, arrêtés depuis longtemps, acquis, induits, reproduits, venus ensuite et bien après les objets et les sens. Se fondre dans l’avant du social, l’avant de l’homme du jour, l’avant des couleurs stylées et des représentations conditionnelles, l’avant des habitudes et du préjugé du perpétuel postjugé, le préjugé qu’on... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 11:18 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
24 novembre 2021

Écrire pour des écrivains

C’est curieux, il ne me vient plus à l’esprit que je pourrais écrire pour des lecteurs. D’une certaine manière, mais aussi de manière certaine, je méprise le lecteur qui n’est pas écrivain, qui ne lit pas comme lirait un lecteur relativement apte à écrire. Si je le méprise, c’est parce que je l’ignore, et si je l’ignore c’est parce que je ne le comprends point : ce lecteur pourtant banal, pourtant majoritaire, m’est un mystère, et ce que je ressens d’indignité en lui m’est plus qu’un embarras, plus qu’une gêne, plus qu’une... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 07:28 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
21 novembre 2021

Réflexions additionnelles sur le pronom "iel"

Les Français adorent dramatiser et se fabriquer des postures de scandale ou de victime. Mais à présent que nous sommes ensemble bien raisonnables, il faut reconnaître que ce n’est pas vrai du tout que les professeurs disent dans nos écoles que « le masculin l’emporte sur le féminin » : je n’ai jamais entendu une telle formule, et je crois qu’un enseignant jugerait aussitôt qu’il la dirait ou l’entendrait une pareille tournure maladroite et déplacée. En tous cas, il n’est pas difficile de préciser que le genre... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 18:16 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
21 novembre 2021

Toute sentimentalité est désoeuvrement

Toute sentimentalité est fondamentalement le fruit d’un désœuvrement : on écoute son « cœur » uniquement quand on n’a rien d’autre à entendre, ni projet immédiat, ni distraction prioritaire, ni source de déconcentration cardiaque, et non, comme on suppose stupidement, selon la possession ou l’absence de « cœur », ni selon qu’on est tendre ou dur, bon ou méchant, empathique ou froid. Seul le temps dont on dispose pour se consulter, ainsi qu’une permission voire qu’une incitation donnée à ces atermoiements par... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 12:21 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
20 novembre 2021

Ce que "iel" impose

On n’arrive pas à relever ce qui gêne tant dans ce « iel » censé désigner aussi bien un homme qu’une femme, ou plutôt une personne qui ne se reconnaît ni comme homme ni comme femme, ou qui s’admet les deux. J’ai lu de nombreux articles sur le sujet, je les ai tous trouvés faux et absurdes : ils tournent autour d’une idée sans s’y poser exactement, leurs arguments ne touchent pas au but. L’orthographe n’y a rien à voir, car chacun devine d’emblée que nul ne lui fera le reproche de ne pas savoir accorder l’adjectif avec... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 17:00 - - Commentaires [0] - Permalien [#]

19 novembre 2021

Dialogue de l'écrivain et du libraire

Un libraire perçoit en moyenne environ 30% du prix de vente… et tire ainsi plus de trois fois par livre ce que touche l’auteur. Mais toujours le libraire argue : « J’ai des charges, une boutique, des employés : comment voudrait-on que je vécusse comme lui à moins de 10% ? Impossible ! » Pourtant l’auteur ne vit pas davantage, mais il se résoutparce que la tradition l’y confine, en un pays d’injustice qui se moque d’équité et d’art, parce qu’enfin, se figure-t-on qu’un auteur n’a ni loyer ni charges à... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 17:24 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
19 novembre 2021

Albert, Louis Dumur, 1890

Albert est l’itinéraire d’une imparable décadence, une anti-évolution fatale et résolue, une cacobiographie dénaturée, à laquelle condamne la conscience hyperesthésique de la réalité blanche sans ambages, sans illusions et sans symboles. Premièrement on naît et vagit : c’est hasard entropique, qui est-on pour naître ? Où voit-on qu’il y réside un mérite ou une destinée ? Toute généalogie est sérendipité. On éprouve et on témoigne : faible évangile au regard du siècle insignifiant et bête où l’on... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 06:37 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
17 novembre 2021

Nouvelle forme d'argument des covidistes

C’est une méthode toute nouvelle d’argumentation, et qui se répand partout avec facilité, tant elle est pratique même aux imbéciles et réutilisable à volonté. Mais au préalable, entendons-nous bien sur le terme : ce n’est pas qu’ils aient vraiment l’intention « d’argumenter » avec vous – ainsi que je l’ai montré, leur thèse est faite et ils n’en changeront pas, quoi que vous leur représentiez –, seulement il faut entendre « argumentation » au sens de « dialectique », comme façon de vous... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 14:45 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
16 novembre 2021

Ce dont on se soucie vraiment

Ce dont on se soucie vraiment provoque toujours indignation et colère, inquiétude et volonté active de remède, toutes les variétés d’émotions vives et scandalisées, chaleur, irritation et emportement, qui mettent en branle, autant d’impressions de plaies profondes et indéniables de nature à motiver l’agitation personnelle par l’éperon agaçant de la douleur ou par l’aiguillon galvanisant de la vexation. Tout au contraire, les causes qu’on juge secondaires ne nous laissent que superficiellement émus, nous font adopter des poses... [Lire la suite]
Posté par HenryWar à 06:36 - - Commentaires [3] - Permalien [#]