Les avions-papier de l'U. E., suite

Il semble que je n’avais pas tort, n’est-ce pas ? dans mon article du 02 mars, d’indiquer combien la livraison d’avions de chasse européens à l’Ukraine constituerait un problème, ainsi que de suggérer que cette idée si dangereuse pour l’Europe provenait des Américains, signalant de cette manière qu’ils ne seraient guère opposés à un incident grave sur le vieux continent de nature, pourquoi pas ? à généraliser la guerre à leur avantage.

Non ?

Alors pourquoi, si je n’avais raison, la Pologne, à laquelle on attribuait la charge de faire parvenir ces armes en Ukraine, a-t-elle soudainement et définitivement refusé la proposition ? Surtout, pourquoi la Pologne, si elle ne s’était aperçue avec vexation de l’initiateur d’une telle idée, aurait-elle proposé aux États-Unis, et à nul autre, de livrer les avions en Ukraine depuis leur base militaire de Ramstein, en Allemagne ? Est-ce donc que le président polonais suppose qu’un gouvernement russe, quand ses Mig-29, même commandés par des soldats Américains, auront traversé l’espace aérien de toute l’Europe c’est-à-dire successivement l’Allemagne, la République Tchèque puis la Pologne-même avant d’attaquer les Russes en Ukraine, feront une différence entre les pilotes pour diriger leur représailles ? Le président polonais a compris que c’était une idée fort stupide, et comme il n’ignore plus d’où est venue cette idée volontairement stupide, et comme de surcroît il n’est pas assez sot pour penser qu’un Mig-29 venu de Pologne ne sera pas considéré comme un assaillant polonais, il ne risque rien à renvoyer l’idée d’où elle est venue à dessein d’embarrasser la diplomatie américaine, car les Américains eux-mêmes ne sauraient y souscrire, et pour cause : ce ne fut jamais une « proposition » pour eux, c’était leur piège ! Et voici dès lors une façon premier degré de leur signifier : « Votre idée-suicide, essayez seulement de l’appliquer vous-mêmes, et si par imprudence ou par sottise vous envisagiez de la mettre à exécution, nous saurons vous faire sentir que, s’agissant de survoler les airs polonais, c’est, et d’office : non. »

N’empêche, c’est un sale tour que nous jouent les Américains. Cela confirme ce que je n’osais pas explicitement admettre le 02 mars : les États-Unis ne répugnent point à la pensée de sacrifier la sécurité de l’Europe.