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Henry War
25 mars 2022

L'"héroïsme" de M. Zelensky

M. Zelensky, il faut enfin le reconnaître dans un pays aussi instable que l’Ukraine et tant dominé par des groupes nationalistes difficilement sous contrôle, se sauve lui-même plutôt que son pays : il a compris dans un premier temps qu’en paraissant le bureaucrate assez léger qu’il était au moment de son élection, il passerait pour un pantin théorique qu’un peuple et ses milices complaisamment et craintivement entretenues chasseraient et remplaceraient, alors il a quitté son costume trop propre et enfilé la barbe, et ainsi il se maintient au pouvoir, quitte à interdire les partis d’opposition et à prendre de plus en plus un air autoritaire et de propagande.

Seulement, qu’on examine le « dilemme » : si la semaine prochaine, si demain, si même dans une heure, M. Zelensky accepte de renoncer à l’OTAN conformément aux engagements de l’Ukraine pris lors des accords de Minsk, et s’il consent à proclamer indépendantes et souveraines les Républiques de Crimée et du Donbass – le peuple de Crimée s’étant exprimé en majorité en faveur de la séparation, le peuple du Donbass ayant été si meurtri par les assauts militaires de l’Ukraine (au moins 14000 morts depuis 2014) qu’une réconciliation est de toute façon impensable –, alors la Russie arrête aussitôt ses attaques, c’est aussi simple que cela et c’est ce que ne cesse de répéter M. Poutine dans toutes ses propositions de paix. En somme, si M. Zelensky avait l’honneur de tenir parole quant aux traités ratifiés, et l’honneur d’accepter qu’une société qu’il a fait écraser pendant plus de sept ans se désolidarise de la nation,  il empêcherait à ses citoyens et à ses villes comme Marioupol d’être les victimes terribles d’une obstination déraisonnable.

Oui, mais à ce compte, il déplairait aux nationalistes dont tous ne sont pas, comme on a cru le voir, de brillants et innocents démocrates, et il prendrait le risque de susciter contre lui la vindicte de ceux qu’il entend, depuis le début de son mandat, plutôt concilier de sa collaboration. C’est qu’en vérité M. Zelensky craint un peu plus les représailles des militaires et des partis douteux qu’il a permis que celles des Russes qui, après tout, sont encore assez loin de l’atteindre et qui, eux, peuvent rester longtemps à sa distance, pour autant que M. Zelensky fasse habilement en sorte que, son pays et son peuple ravagés, les armées ennemies peinent à investir son territoire.

À présent, c’est en connaissance de cause qu’il faut posément réfléchir : M. Zelensky est-il un héros ?

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