Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Henry War
20 juin 2022

Cause essentielle de la mauvaise éducation

Tout le mal de l’éducation vient de ce qu’on fait des enfants avant le temps où l’on serait pleinement en mesure de les éduquer. Les mères, qui ont à peu près l’âge de leur conjoint, ne sauraient attendre pour enfanter que celui-ci soit devenu sage ou sorti du travail pour s’atteler avec lui à cette œuvre délicate et essentielle en quoi consiste l’éducation d’un enfant. Mais je gage qu’un couple qui y accorderait toute sa science et ses efforts ne saurait manquer au succès de rendre cet enfant de beaucoup supérieur à tous ceux que notre époque si affairée et négligente propose – j’ai moi-même souvent regret de n’être pas assez détaché d’obligations et de carrière, et de devoir ainsi me contenter, pour nombre d’apprentissages, de cette Éducation nationale si défectueuse qu’on sait. En somme, il ne faut à des parents que du temps, qu’on trouve quand on n’est pas contraint par le travail, et de la raison, qui ne saurait apparaître en sa grandeur avant une quarantaine d’années d’existence. Oui, mais pour réaliser ce souhait idéal, il faudrait que les mœurs accordassent à l’homme le devoir d’être déjà assez âgé au moment de la conception, ce qui ne saurait advenir à moins que la mère ne fût bien plus jeune que lui de peut-être vingt ans et ne consentît à un tel écart ! Mais faire des enfants quand les deux parents ont entre 30 et 40 ans comme c’est le cas aujourd’hui, c’est condamner terriblement l’éducation à des grandes lacunes par défaut d’investissement parental, et conduire incidemment la société entière dans une stagnation ou un déclin des générations.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Oui.
Répondre
A
Voeu pieux, cela devient rare. Quelques Masaïs ? En Inde les classes moyennes subissent la même purge. En modernité l'individu n'est que pré-texte, tout l'encadre, le fiche, l'implique, le conduit, l'évalue, lui fait rendre compte. Le contrat humien, ce vieux machin ne pourra se substituer aux nécessités des sociétés de contrôle. On accusera la Chine, mais les outils et les idées naquirent ici. Même l'individu (indivisible) peut être séparé de lui-même en étant déconstruit. L'utilité sociale n'est plus prestigieuse, cela interroge sur les directions que nous devrions prendre. Mais je doute que les décisions soient collégiales. Debord ne confond pas avec l'universel, il souligne au contraire précisément l'aspect historique, circonstanciel, localisé et en rupture de ces caractéristiques sociales. (Lire In girum imus nocte et consumimur igni), je conçois qu'il paraisse obsolète, mais finalement ce sont nos modèles qui le sont (lire N'Guyen et aussi les histoires de ce management qui conduit les contemporaines aveugles gouvernances). De la dépossession de la souveraineté, découplée, boite de vitesse désenclenchée, désillusion en dilution, petits bulletins éparpillés, bien sujet à me confier aux spécialistes, messages reçus, je suis rasséréné, dis. Je me calme, c'est parce que les foules, un peu bovines m'impressionnèrent hier au soir que les fleurs courent mon derme. Bisous d'orage.
Répondre
A
"Séparés entre eux par la perte générale de tout langage adéquat aux faits, perte qui leur interdit le moindre dialogue ; séparés par leur incessante concurrence, toujours pressée par le fouet, dans la consommation ostentatoire du néant, et donc séparés par l'envie la moins fondée et la moins capable de trouver quelque satisfaction, ils sont même séparés de leurs propres enfants, naguère encore la seule propriété de ceux qui n'ont rien. On leur enlève, en bas âge, le contrôle de ces enfants, déjà leurs rivaux, qui n'écoutent plus du tout les opinions informes de leurs parents, et sourient de leur échec flagrant ; méprisent non sans raison leur origine, et se sentent bien davantage les fils du spectacle régnant que de ceux de ses domestiques qui les ont par hasard engendrés : ils se rêvent les métis de ces nègres-là. Derrière la façade du ravissement simulé, dans ces couples comme entre eux et leur progéniture, on n'échange que des regards de haine." <br /> <br /> <br /> <br /> In girum imus nocte et consumimur igni. 1977 G. Debord
Répondre
A
Je réponds "Non" à la supposition pesée d'un projet qui devrait s'appuyer sur une maturation de l'idée, que l'âge et la construction d'un plan pourrait permettre d'atteindre. Je n'en suis pas convaincu; néanmoins je rejoins l'hypothèse de la grâce (et donc du hasard) ainsi que le développement que conduit Guy Debord quant à la permanente rotation des générations qui s'excluent les unes après les autres, aboutissant aux obsolescences, ce rejet comme corollaire d'une lutte des classes d'âge. Chaque jeunesse rejouant sa petite révolte encadrée, sa petite révolution culturelle avant que d'aller puer à son tour d'incontinence dans le club des anciens métalleux délinquants, bien usés, laminés, de la cité ghetto des servitudes volontaires. Ceci dans un contexte suffisamment corrompu pour annihiler la puissance, isolée des velléités individuelles.
Répondre
A
Non. Cette insuffisante analyse procède d'une téléologie déjà désuète car le présent trahit toujours la généalogie et consumera à leur tour les petits d'advenir. Par les modes de "réformes" incessants il est toujours question d'inquiéter les enfances et de maîtriser les sourcilleux questionnements en établissant des rébellions factices mais attractives. Il faudrait des outils et des ambitions prosaïques appuyés par une philosophie citoyenne bien plus rudimentaire, mais efficace que le leurre des "valeurs" d'une République qui n'appartient à personne. On ne peut déléguer son amour, ni sa puissance, l'exemple est raide et guerrier, ce qui n'impose nullement des prolégomènes imbéciles mais se résoudrai éventuellement par une disponibilité que le seul argent ne peut compenser. Et là, ton enfant te le reproche, le manque de l'agent de proche. Ignobles et corrompus gamins, ils nous soudoient le consentement, ces fils de.. Moi.
Répondre
Newsletter
Publicité
Derniers commentaires
Publicité