Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Henry War
11 novembre 2022

Bronchiolite et Covid

L’épidémie actuelle de bronchiolites évoque beaucoup l’affolement autour du Covid, bien qu’elle ne touche que les jeunes enfants du pays. Elle prouve notamment que l’estimation de la gravité d’une maladie dépend pour l’essentiel des capacités d’accueil de l’hôpital public : on ne saurait dire si le nombre d’admis atteints de bronchiolite est plus élevé que du Covid mis en relation avec l’assiette de patients que la maladie peut atteindre, mais si l’épidémie inquiète tant, c’est parce que les admissions sont fortes par rapport aux places disponibles – c’est à cela uniquement qu’on mesure la puissance d’une épidémie, pas à autre chose. Ce qui est angoissant, en somme, ce n’est pas une assez banale affection, c’est de ne pas savoir si l’on sera en mesure d’accueillir le prochain bébé en détresse respiratoire.

Une question légitime consisterait à se demander si ces bronchiolites saisonnières n’ont pas servi, les deux années passées, à augmenter artificiellement le nombre de « patients Covid » pour alimenter chez les Français des réflexes de protection : c’est-à-dire qu’on ne voit guère de raison pour qu’il y ait cette année plus de bronchiolites qu’en 2020 ou 2021. Ce sont peut-être des cas qui ont servi à faire témoigner médecins et infirmiers sur la possibilité que les enfants soient gravement victimes de « Covid », même si ces enfants ne mouraient pas davantage de ce « Covid » que de bronchiolites ordinaires. Je doute assez qu’on ait, naguère, systématiquement enfoncé un écouvillon dans la narine des nourrissons qui avaient du mal à respirer, mais, à vrai dire, je l’ignore : c’est seulement une piste pour questionner.

Ceci pousse logiquement à une autre interrogation légitime et, selon moi, très sensée : si un gouvernement le désirait, quelle difficulté trouverait-il à exacerber cette épidémie actuelle exactement au même rang que celle du Covid ? Je ne trouve pas qu’avec des déclarations et des campagnes, il serait difficile de parvenir au degré d’affolement auquel on est déjà parvenu. Nos services d’urgence et de réanimation sont bien dépassés, encore, par l’ampleur du phénomène, et l’on pourrait même arguer qu’il s’agit ici d’enfants, ce qui relève d’une injustice beaucoup plus déplorable et intolérable à la conscience contemporaine.

Sauf que, évidemment, en l’occurrence, les « gestes barrières » ne sont pas, ou ne sont plus, indiqués, de sorte qu’il est assez inutile d’affoler les Français : on n’y peut à peu près rien.

Mais je me pose à présent une nouvelle question : si l’on considère – avec complotisme, selon certain (cette notion de « complotisme » semble pourtant de plus en plus réfutée au regard des données arrivant les unes après les autres quant aux effets secondaires du vaccin et à mesure qu’on découvre la quantité considérable de fausses informations qui furent transmises au cœur de l’épidémie de Covid) –, si l’on considère, disais-je, que nombre de « contre-vérités » avaient été communiquées au citoyen « dans son intérêt », et par exemple l’idée « généreuse » que le vaccin empêchait la transmission, ne peut-on pas imaginer, avec les mêmes moyens, comme l’épidémie de bronchiolites pourrait servir à réaliser de semblables réactions ?

Imaginons par exemple qu’on souhaite corréler avec opportunisme la bronchiolite et la température intérieure des maisons dans la volonté d’indiquer qu’au-delà de 19°C on augmente considérablement le risque de maladie.

Certes, cette hypothèse est absurde, mais c’est à de telles hypothèses qu’on a piégé les Français qui n’ont jamais voulu personnellement vérifier les informations qu’on leur apportait. Cette hypothèse est absurde, et elle est donc invérifiable (mais pas infalsifiable), ce qui présente les deux grands avantages de ce qu’on a prétendu sur le Covid, à savoir que non seulement seule la « science » peut indiquer les chiffres de cette vérification, mais que le citoyen ne dispose que de peu de moyens d’authentifier ce qu’on lui asserte sur la foi d’une « autorité ».

Dans une telle situation, qu’adviendrait-il ? On prétendrait avoir interrogé les patients – leurs parents – sur le chauffage de leur domicile, et l’on dirait que les habitants de maisons trop chauffées (l’équivalent de patients non-vaccinés) sont plus nombreux en réanimation (ce n’est qu’aujourd’hui qu’on s’aperçoit que, dans beaucoup d’hôpitaux, on a artificiellement gonflé le nombre des non-vaccinés pour « porter un salutaire message de prévention »). De toute façon, une hiérarchie inciterait les chefs de service – les « sensibiliserait » – à remonter en nombre les moindres soupçons impliquant l’établissement de cette relation, de sorte que par effet de biais de confirmation, on « vérifierait » un tel rapprochement. Dans le doute et faute de vérification, on considèrerait automatiquement, peut-être, que le foyer du patient qui est entré en réanimation est trop chauffé, parce qu’on serait psychologiquement parvenu à faire admettre aux soignants que tels symptômes de la bronchiolite s’apparentent « en général » à un excès de la température intérieure – cette relation serait induite plutôt que constatée, et c’est cette induction qui serait à l’origine du « constat ». Il est même très probable qu’à force d’entendre de telles rumeurs et de les répandre, le personnel hospitalier aurait l’impression qu’il y a corrélation et même causalité entre les patients atteints de bronchiolite et la puissance du chauffage intérieur. Cette impression fondée sur une imprégnation environnementale c’est-à-dire sur la volonté de ne pas déparer du discours le plus répandu, il ne serait pas difficile, je pense, de l’étendre à toute une population de façon que tout citoyen soit gagné du sentiment qu’il faut, pour la santé des enfants, diminuer la température des foyers.

On admettrait progressivement que les parents qui chauffent trop sont en quelque sorte des dangers, et l’on pourrait envisager de ne pas les recevoir à l’hôpital ou exiger un « certificat de basse température » avant qu’ils n’y puissent entrer – on ne s’empêcherait pas, bien entendu, de soigner leurs enfants, mais on le ferait en imputant tacitement le fait de la maladie aux parents « irresponsables ».

On produirait sans mal, je pense, des témoignages de toutes sortes dans les médias pour faire entendre combien cette relation température forte-maladie infantile est évidente et fondée, et l’on inventerait un vocabulaire accessible pour induire cette pensée dans l’esprit très simple du Contemporain. On publierait par intervalles la parole des résistants à cette doctrine, ou pour montrer combien ils sont ridicules et mauvais, ou pour mettre en scène des repentis, présentés comme d’anciens « complotistes » enfin rangés à la saine raison de la preuve scientifique. Les plus hautes sommités, gagnés par l’argent, gagnés par le sens du devoir d’inquiéter la population pour épargner leur service hospitalier, ou même gagnés par la conviction que ce qu’on présente pour vrai relève bel et bien de la science, c’est-à-dire persuadés sous des influences plutôt que convaincus par des raisons, témoigneraient de la nécessité impérative de réduire la température du domicile en-dessous de 19°C, présentant des espèces de démonstrations, des graphiques un peu louches, des statistiques sans source ou incomplètes ; et, sur les plateaux, on inviterait des récalcitrants qu’on placerait instamment sous la pression d’une foule accréditée et appointée de contradicteurs aux airs très doctes et savants, accusateurs et présentant tous les aspects du bien.

… Rien ne serait très compliqué dans un tel établissement de propagande appliqué aux bronchiolites d’à présent, parce que, comme on l’a constaté, on n’a même pas besoin de données sincères pour faire admettre des théories. J’invite à réfléchir sur le peu de différences objectives existant entre cette épidémie et celle du Covid. Sans doute, tout ce qui dérange une réédition de mauvaises fois, c’est que le politique n’a pas pensé, aujourd’hui, à l’opportunité de corréler les bronchiolites avec autre chose qui l’arrangerait, et aussi qu’il ne saurait être certain, à l’heure où sa population en est venue à refuser majoritairement de se faire vacciner, si un tel procédé pourrait prendre, si peu après le Covid, deux fois de suite.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Derniers commentaires
Publicité