Pourquoi « par principe » aurais-je plaisir à discuter avec mes lecteurs ? La plupart ne savent pas précisément ce dont je traite, à quoi ils n’ont guère réfléchi, et ils prétendraient à un « rapport d’égalité » avec moi ? J’accepte de les recevoir poliment mais je ne veux quand même pas les vanter ou les approuver seulement pour ce qu’ils seraient mes « clients » (d’ailleurs, le plus souvent, ils n’achètent rien et consomment sans gratitude)…
Quant aux autres, ils sont de deux ordres :
Il y a mes contradicteurs, plus ou moins posés, dont la race la plus élevée me demande : « Êtes-vous sûr ? Ne pensez-vous pas, selon Untel, que… ? Est-ce qu’à cet endroit vous faites référence à… ? » Alors je relis mon théorème, et réponds, lassé : « Il est juste. Je ne sais pas de qui vous parlez. Je ne me réfère qu’à moi-même. » C’est beaucoup d’ennui alors pour moi à ne faire que me répéter.
Et il y a les spécialistes, répertoriés, appointés, qui s’étonnent de mes révolutions quand ils n’en sont pas dépités, qui m’en complimentent et voudraient rattacher mes raisonnements à la science qu’ils tiennent. Or, j’ai très envie de leur répondre avec humeur face à tant de gâchis : « Ce que j’ai écrit ici, n’était-ce pas plutôt à vous de le démontrer ? Parce qu’enfin, n’êtes-vous pas censés, vous, être les spécialistes ! »