01 novembre 2018

Un contrat d'édition !

Dans ma boîte aux lettres ! Un vrai contrat ! Sans même me prévenir ! Quelle nouvelle ! Jolie pochette en papier épais type Canson à grains, avec le Logo en couleur des éditions Baudelaire. Mon ouvrage, est-il écrit tout en haut, a retenu toute leur attention, et on est prêt à me donner une chance ! Soit, je suis bien content. Je m’étonne quand même subliminalement qu’on ne m’indique pas ce qui a plu : non pas que j’exige une critique détaillée, ça non puisqu’on aime mon roman, c’est suffisant !... [Lire la suite]
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30 octobre 2018

Coup d'essai

Ainsi travaillais-je (« trimais »-je, devrais-je dire), des heures, des semaines et des mois, durant six années, à ce régime de bête, afin de réaliser mon œuvre, la première par laquelle je ferais, j’en étais sûr, mon entrée triomphale dans le monde de la littérature. Bien sûr, il s’agissait pour moi d’exceller : foin des exercices et des nouvelles d’étudiants ; j’avais assez de ces « essais », travaux imparfaits de moindre stature, secondaires de mon propre aveu, j’aspirais à un succès incontestable qui... [Lire la suite]
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29 octobre 2018

En un combat douteux, John Steinbeck, 1936

John Steinbeck est pour moi un ami et un maître. Demander un avis par exemple sur Les Raisins de la colère, celarevient inévitablement à se faire une opinion sur la valeur critique de celui que vous interrogez. Qui vous répondrait non seulement qu’il n’aime pas ce roman, mais qu’il n’y trouve même nulle qualité : passez votre chemin sans hésiter, ne lui empruntez aucun livre qu’il vous recommande, changez même de fréquentation tout net. Vous gagnerez du temps, croyez-moi, car vous avez affaire en plein à un amateur démasqué. Profond,... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Éloge des frontières, Régis Debray, 2010

Il y avait d’assez grandes chances qu’un essai sur « l’éloge des frontières », thème en apparence si contraire à l’opinion commune, me séduisît d’une manière ou d’une autre. J’ai toujours un goût marqué pour les audacieux, pour les « méchants », pour les parias. Notre société me semble tant chargée de moraline sirupeuse et sucrée – stevia sans glucides de préférence – que j’ai fini par trouver un supérieur intérêt au « mal » : c’est qu’on en vient à croire que ce « mal »-là est un bien,... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

De l'inconvénient d'être né, Emil Cioran, 1973

  Le recueil d’aphorismes est un genre littéraire tout à fait singulier. C’est une façon de lire qui n’est comparable à rien, qui crée inévitablement chez l’esprit léger de la lassitude, et pour laquelle il faut des ressources personnelles auxquelles on n’est guère préparé, en général. J’ai abordé ce genre avec Les Caractères de La Bruyère, qui sont tout emplis de cette morale de cour qui m’est assez insupportable : littérature de poseurs, de faux sages, de dévots qui feignent l’impertinence, où les leçons assomment sans... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Quelle époque ! Anthony Trollope, 1875

On va encore dire que je le fais exprès, on va de nouveau m’accuser d’être volontiers dénigrant, me reprocher mes blâmes et ma désinvolture comme autant d’excès répétés : n’empêche, il faut admettre ce qui est, l’éditeur J’ai lu, avec ce roman de Trollope, a véritablement réalisé un travail de merde. Son seul mérite à peu près aura été d’empêcher le fabricant d’imprimer les pages de travers, défaut, certes, que les prestataires de chez Folio, payés probablement avec des restes de papier utilisables aux toilettes, n’évitent pas... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

L'Immoralité de la croyance religieuse, William Clifford et William James

J’avais tâché il y a environ un an de trouver un éditeur capable d’audace et de pénétration – en vain. J’avais particulièrement cherché du côté des maisons spécialisées, plus politisées, subversives, attachées aux controverses et aux révoltes, et, parmi elles, il m’avait semblé que Agone pourrait être intéressé(e). C’était en réalité tout à fait ridicule de ma part : Agone, comme les autres en général, ne publie, à l’exception de ses amis et collaborateurs, que des auteurs déjà connus dont la notoriété souvent témoigne déjà d’une... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

Spoon River, Edgar Lee Masters, 1916

            J’ai oublié d’où je tiens le nom de Edgar Lee Masters : sans aucun doute d’un autre livre où j’ai lu son nom au passage ; quant à savoir lequel… Ce nom figurait sur une de mes fiches comme une référence curieuse : j’ai parcouru la liste de ses ouvrages disponibles en français, et je n’ai trouvé que Spoon River, alors j’ai acheté, sans savoir au juste de quoi il s’agissait. Voilà donc : des poèmes américains traduits, sans texte original en... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

La Rencontre, Allan Eckert, 1971

           J’ai lu La rencontre, je dois le reconnaître, comme un ouvrage « de transition » : Franck (mon libraire) parti en vacances et Zola terminé, je saisis à peu près le dernier ouvrage de ma pile à lire, sans grande motivation puisqu’il s’agissait d’un de ces livres que les éditeurs offrent aux professeurs de français dans l’espoir que ces derniers les fassent acheter en série par leurs élèves ou pour leur bibliothèque scolaire. Une parenthèse ici pour... [Lire la suite]
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27 octobre 2018

L'Argent, Émile Zola, 1891

J’ai toujours un certain plaisir – je veux dire : un plaisir minimal garanti – à lire du Zola. On est assuré d’y retrouver un style exigeant, des tournures fortes d’évocations, un vocabulaire rigoureux, exact et significatif – j’y reviens toujours avec l’appétit des contours nets et des contenus consistants. Zola, c’est l’homme positif qui veut transposer toutes les couleurs de la Vie avec la minutie et la méthode d’un artiste des sciences : on perçoit la phrase mûre, sèche ou ample selon la vision à transmettre, le... [Lire la suite]
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