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Henry War
16 octobre 2022

Ineptie du média public

Quand on constate chez nous le niveau lamentable des programmes proposés sur les médias publics, il y a tout lieu de s’interroger sur l’opportunité d’une télévision d’État financée par l’impôt. On ne saurait prétendre avec évidence que ces chaînes comportent beaucoup moins de divertissements vains et d’émissions stupides que les autres, et l’on ne peut non plus affirmer, après la façon évidente dont elles ont servi de relai aux propagandes gouvernementales, qu’elles assurent avec impartialité un service clair et soigné d’information au service de la population qui les finance, de sorte qu’on est légitime à se demander si, tout bonnement, l’État est fondé à se mêler aucunement de radio et de télévision, médias qui, tout bien compté, ne servent qu’à la distraction des gens, et presque jamais à leur édification. Le prétexte de « culture » qu’on se fait pour justifier leur maintien à des coûts faramineux est, à bien regarder, l’une des constructions de la plus patente mauvaise foi, ou il faut avoir une idée basse et galvaudée de ce que signifie une émission susceptible d’élever l’individu à un niveau de dignité acceptable. Sans compter, en plus de la dépense, tout ce que ces médias publics occupent de Commissions et de Conseils à faire semblant de veiller sur des programmes et à produire des rapports prévisionnels ou des bilans synthétiques de leurs toujours « excellentes activités ». Je n’entends pas pourquoi les citoyens s’encombrent encore d’une taxe audiovisuelle, à plus forte raison au sujet de chaînes qui ne se retiennent pas de diffuser toutes sortes de publicités innombrables. Le consommateur a largement le choix sur Internet d’aller faire sa sélection s’il estime que sa télévision publique est insuffisante, et c’est déjà ce qu’il fait, au point qu’il n’aurait pas tort de se scandaliser de payer pour des médias qu’il n’utilise plus, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. Je ne crois pas qu’il soit difficile d’inclure dans la loi, s’il est besoin, l’obligation pour des chaînes privées d’inclure dans leurs programmes telle allocution officielle ou tel débat électoral, si l’on admet que les télévision et radio doivent conserver un lien entre le peuple et ses élus, mais dans l’état actuel de ces médias, on ne trouve plus que des arguments aberrants pour continuer de vouloir que l’État entretienne tant de faussetés et de jeux. Que tout ça redevienne la sauvagerie libérale que c’était destiné à être avec un peuple aussi absorbé de divertissement que le nôtre, et qu’on laisse les gens, ayant déjà l’humeur d’aller voir sur ces réseaux s’il n’y a pas de quoi se goinfrer d’idioties, décider quelles crétineries leur ressemblent ou leur correspondent le mieux. Certes, si la population mutait et, par l’instruction, se rehaussait à la capacité normale du discernement, c’est-à-dire si elle pouvait se défendre seule de s’abrutir devant des matchs de football ou si elle s’apercevait de l’indignité des micros-trottoirs qu’on lui fait subir à chaque journal télévisé, on verrait fleurir spontanément, parce qu’elles seraient plébiscitées, les chaînes les plus édifiantes, mais il ne faut pourtant pas y compter avant des décennies. Quant à l’attribution des canaux, il suffirait que, chaque année, les chaînes les plus regardées fussent réestimées plus près du canal 1, de sorte que le Français tous les ans serait contraint de reparamétrer sa télévision au lieu de s’abandonner à la plus aliénante routine dénuée de mémoire. Un tel usage présenterait un autre avantage : c’est que les ultimes individus seraient plus sûrs de trouver satisfaction en zappant directement à partir du canal 70 ou 80, au lieu d’espérer, presque toujours en vain, rencontrer une émission d’intérêt dès les premiers numéros.

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