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Henry War
12 septembre 2021

Pause insensée du Covid

J’ai plutôt l’impression que le Covid fait sa sortie, je parle de sa paranoïa : la contrainte semble décroître sur la population, l’intention politique ne me paraît plus aussi désireuse de comprimer les individus et de faire porter sur une minorité la responsabilité d’une « calamité », la perspective n’est peut-être plus autant de pressurer les rétifs à la vaccination en instaurant d’autres mesures de discrimination invivables et effrénées – ou alors c’est que je m’habitue à un régime d’oppression, car c’est tout de même vrai que les personnels hospitaliers sans pass sanitaire vont dès cette semaine subir de réelles difficultés dans leur travail. Mais je veux dire que, malgré cela, j’ai le sentiment que la pensée de multiplier encore les fardeaux s’est éloignée de l’esprit du gouvernement, au point qu’à ma connaissance aucune nouvelle loi « sanitaire » n’est en préparation pour les mois à venir (si l’on excepte, certainement, la prolongation de cet inutile « état d’urgence » qui, sans permettre de remédier urgemment au virus ni avoir ouvert une opportunité de prendre des dispositions plus qu’à très court terme par exemple pour enrichir nos hôpitaux et nos services de réanimation, ne sert de prétexte qu’à maintenir et à instruire des lois échappant au cadre normal de notre Constitution). 

Et je pourrais certes me satisfaire du fait que l’hystérie s’est évanouie. D’aucuns diraient d’ailleurs que ce n’est pas tant une mentalité de l’angoisse qui s’est atténuée que la maladie-même, et qu’il est logique que la crainte d’un mal disparaisse avec lui. C’est par de tels arguments qu’on refait l’histoire. Le virus n’était pas grand-chose chez nous qu’il affolait déjà tout le monde, et à présent qu’il n’est encore pas grand-chose, le monde s’apaise. J’ignore s’il suffit qu’un vaccin si peu efficace qu’il faut le renouveler tous les six mois console et tranquillise une population et son gouvernement – vaccin dont on sait qu’il n’empêche ni la contamination du virus ni sa transmission. Seulement, si cette maladie a perdu de sa létalité en mutant, la folie qui s’y était associée comme une greffe d’opportunité, comme une occasion inespérée d’une histoire personnelle avec émois, est retombée. Une sorte de calme encore fébrile s’est emparée des peuples longtemps échauffés, qui est probablement le fruit d’une lassitude, d’un énervement exaspéré, pareil au souvenir ou au vestige d’une grippe dont on a beaucoup plus tremblé que véritablement souffert. Nos mœurs après cela sont à la fatigue : on sent à présent, je trouve, sur ce sujet, comme un silence d’interdit ou de tabou. Les gens ne demandent plus en majorité ce qu’il en est de la maladie : ça ne les intéresse plus, ce serait renouveler une curiosité qui leur demande des efforts et qui pourrait révéler leurs torts. Ils veulent à présent fuir le combat, ne plus y penser et, comme on dit, s’en « vider l’esprit ». Leurs forces mentales, la faible insistance dont ils sont intellectuellement capables, se sont épuisées à cette focalisation, et ils sont déjà à bout de leurs contradictions. Ils réclament la paix, non sans, je crois, un petit restant de honte qui les incite justement à taire leurs représentations passées et à ne pas revenir sur les « vieux » conflits propres à les humilier – même les dénonciateurs vindicatifs de naguère ne songent plus toujours à porter le masque en public. Ils ne sont pas repentis, ce n’est pas aussi clair pour eux qu’ils ont été coupables de quelque chose, seulement ils préfèrent oublier leur ancien camp : c’est ainsi qu’ils redeviennent sociables, espérant surtout que par cette feinte plus ou moins consciente on ne les rappellera pas à leurs récentes positions d’intransigeance et d’excès, de censure et d’oppression, à leur posture d’irrationnels tyrans.

Tout redevient progressivement normal. Ce qui revient tristement à dire, en France, que tout, de nouveau, s’oublie.

Voilà pourquoi je ne saurais me dire satisfait. On n’a tiré absolument aucune leçon de cette crise. Rien qu’une sorte de conjoncture a présidé à l’arrêt des hostilités – l’approche des élections y est sans doute pour beaucoup –, mais on n’a pas subitement découvert, par exemple, que la science s’était interposée pour faire valoir la vérité et blâmer les menteurs, les corrupteurs et les crédules. On ne révèle nulle part de façon éclatante la faute de jugement qui expliquerait comment nous sortons de cette très sale affaire : ce cas-là est encore un crime sans procès. Non, la résolution du mal fut encore une de ces « magies » comme les médecins en proposent et auxquelles les Français se plaisent à croire : tout est terminé, voilà tout, on ne pouvait pas savoir ni prédire, heureusement ça s’est bien fini. Rentrez chez vous, le feu est éteint. Il est pourtant vrai qu’il n’y a pas eu de véritables pompiers et que l’origine du sinistre reste indéterminée…

Après le Covid, les Français font toujours identiquement confiance aux professionnels et aux politiques. Ils restent tout disposés à croire les chiffres qu’on leur communique, à laisser mobiliser des comités d’experts, à déléguer leur esprit critique. Ils se soumettent sans réforme aux médias qui ont pu dire tant de faussetés sous l’ordre du pouvoir et sans investigation. Aussi, ils sont restés intrinsèquement épidermiques c’est-à-dire chargés de leurs passions absurdes : ils veulent avant tout s’émouvoir et donner des coups, mais ils ignorent sur quel fondement, ils n’ont pas le discernement de leurs émotions, alors après avoir rué en tous sens ils se renfrognent dans une espèce de paix de fin du monde, comme après le spectacle du colisée dont ils aspirent au traumatisme plus qu’ils n’en sont les victimes. Cette « fin de partie » est insatisfaisante parce qu’elle n’est qu’un repos, qu’une veille. Au moindre souffle de vent, au moindre appel d’air, les braises rougiront et le feu reprendra. Les Français sont un peuple qui, décidément, ne tire jamais aucune conclusion.

Pire : il ne sera pas difficile, après un tel exemple de collaboration, de recommencer cette exemplaire histoire de la répression sous prétextes. Il est avéré désormais qu’il n’y a plus une seule institution pour défendre en toute indépendance notre esprit-du-droit : il ne sert même plus de juguler quelque contre-pouvoir, tous les contre-pouvoir sont à zéro. Quant aux leçons, même le peu qu’il eût fallu remarquer d’évidence au cours de ces deux ans n’a pas été compris ; tenez ! rien que la pauvreté de nos hôpitaux n’a pas été corrigée, et c’était évidemment la base du problème que nos services d’urgence ne disposaient pas d’une réserve suffisante et étaient systématiquement pleins depuis plus de quinze ans ! Mais non. La paix actuelle n’est qu’une variété de vague commotion, de torpeur, une convalescence hasardeuse, un provisoire répit, et si le danger s’est temporairement arrêté c’est seulement parce que personne, pour l’instant, n’a donné d’ordre pour attiser de nouveau l’oppression. Il serait aisé, à un être un peu machiavélique ou manipulateur, de projeter des exactions sur le fond de toutes celles qui ont fonctionné, c’est-à-dire de toutes, même des plus manifestement insupportables et dévoilées, comme furent les multiples tromperies du Lancet ou de l’Institut Pasteur qui pourtant n’empêchent nullement de les consulter encore et de fonder des actions politiques sur la foi de leurs rapports : le Français n’y a pas accordé la moindre importance ! On lui a promis des commissions scientifiques, puis on en exclu les scientifiques qui y émettaient des contradictions même s’ils comptaient parmi les meilleurs, mais le Français, sans ignorer le fait, a conservé sa confiance en ces commissions, et c’est toujours de très bon gré qu’il les écoute, et même aveuglément qu’il en commandera d’autres. Imaginera-t-on un jour qu’un de ces cénacles prononcera contre quelque communauté un vigoureux et inique anathème sur de pseudo-fondements scientifiques en produisant moult preuves, par exemple, que décidément tous les Wariens sont génétiquement inférieurs, du fait de leur origine ethnique, de leurs grands nez crochus et de leurs longues mains rapaces qui se frottent sans cesse ? Quoi ? On ne les croirait pas ? Allons donc ! Pourquoi pas ? Ce sont bien les mêmes qui ont fait croire que les masques étaient dangereux avant d’assurer que le péril venait des anti-masques, les mêmes qui ont fait croire que le confinement supprimerait d’un coup l’épidémie avant d’ordonner les suivants, les mêmes qui ont fait croire que le vaccin largement diffusé servirait à l’immunité collective avant de certifier que cette immunité est une chimère et ne sera jamais atteinte par ce moyen. Pauvre mémoire ! Le Français comme toujours collabore puis préfère oublier combien il fut volontaire, combien il ne fut pas la victime ou la dupe d’une autorité, il se blottit et se fond dans son « obéissance passive », et tout à coup il exige des responsables, mais c’est à condition bien sûr qu’il n’en soit pas ! Ah ! la pauvre Mme Buzyn ! Cette… comment dire ?... cette « brave » femme – mais j’ignore s’il s’agit de la même « bravitude » qu’une autre comparable en esprit – va recevoir l’accusation inepte de n’avoir pas suffisamment contribué à empêcher une épidémie, de n’avoir pas mis « tout en œuvre » pour « lutter contre le mal », ce qui, au terme d’une jurisprudence de foule, justifiera par la suite tous les excès législatifs par principe de précaution, y compris conditionner l’achat d’une fourchette à l’obtention d’un permis de chasse, et personne malheureusement ne songe à accuser ces gens pour le seul motif de turpitude et de perfidie qui leur soit vraiment imputable, à savoir pour leurs mensonges qui constituent, à mon sens, une trahison d’État, un crime de haute trahison démocratique, pour autant qu’on estime que nos élus, en tant que représentants du peuple, ne devraient en aucun cas avoir le droit de mentir sur les réalités de leurs commettants ! Mais n’importe ! on s’en fiche bien toujours ! et voilà qu’on leur lance des reproches d’insuffisante sauvegarde qui servent à déresponsabiliser davantage ! Non, les accusations françaises ne vont pas dans la bonne direction, quand même elles atteindraient un grand nombre de parlementaires, et notre peuple reste incapable de faire le mea culpa de sa faiblesse, de sa crédulité, de sa veulerie ; la preuve, c’est qu’avec animation il ne s’énerve que pour demander davantage de faiblesse, de crédulité et de veulerie, et qu’en somme, dans le désastre, il tient surtout à n’avoir pas été « assez assisté » ; mais qu’on l’ait trompé, voilà qui lui importe peu, et il ne poursuit personne judiciairement dans ce sens. 

Alors non, je ne vois pas qu’il y ait lieu de se satisfaire de cette pause, parce qu’une pause, justement, c’est toujours par définition – le prémisse à un recommencement. 

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