Les Covidés innombrables de M. Blanquer

Imaginons qu’un enfant soit atteint du Covid-19, reconnu positif en bonne et due forme. Il doit déclarer ses contacts, et, j’ignore pourquoi, les Français se livrent à cette seule paperasse avec un zèle de haut fonctionnaire. Admettons qu’un enfant malade, vraiment ainsi malade avec des symptômes, déclare en moyenne… sept contacts – c’est peu, je le sais, je prends un chiffre faible pour qu’on ne m’accuse point d’exagérer puisque je ne dispose pas du chiffre véritable. Et admettons que, sur ces sept contacts qui devront se faire tester, en moyenne l’un d’entre eux présente un résultat positif (un sur sept n’est pas énorme non plus, je pense).

On trouvera favorable sans doute que, sur huit personnes, deux soient trouvées positives et écartées de l’école : c’est, dirait-on, autant de placées à l’isolement pour le bénéfice du plus grand nombre et de la sainte Santé publique.

Oui, mais on doit tout de même reconnaître que, sur ces deux cas positifs, un seul est (ou était) vraiment malade : je veux dire que si le premier a présenté des symptômes, l’autre, s’il en avait signalé, aurait probablement réalisé un test auparavant sans y être contraint.

Sur huit personnes, donc, une seule est malade, et une autre est placée en quarantaine sans rien éprouver ou sans éprouver grand-chose qui l’eût pu alarmer. C’est donc qu’on détecte un malade sur huit, un vrai malade, s’entend.

Pourtant, on n’en a pas encore fini ; je veux dire : qu’advient-il du second testé positif ? Il va déclarer ses contacts, bien sûr ! Par conséquent, si on lui suppose aussi sept contacts…

Et caetera.

La logique actuelle des déclarations innombrables de cas contact – que cette logique soit volontaire ou non –, c’est de révéler un nombre exponentiel de personnes atteintes du Covid et qui, quoique déjà présentes d’ordinaire dans la population, ne souffrent pourtant nullement et ne sont point malades.