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Henry War
15 décembre 2022

Quand l'État doit refaire des routes

Je crois qu’un département français a continûment besoin de rénover ses infrastructures routières, et que, si les travaux se font principalement en-dehors des moments de pluie, on peut les mener à peu près toute l’année, sauf peut-être en période de gel. Il me paraît également que l’entretien de la voirie n’est pas exempt de valeur constitutionnelle, qu’il s’agit là encore de ce qu’on pourrait appeler une tâche « régalienne » de l’État avant même, logiquement, l’éducation ou la santé, attendu que pour pouvoir se rendre dans un collège ou un hôpital, il faut au moins que la qualité des routes le permette.

Pourquoi faut-il donc qu’on recoure au service d’entreprises privées pour répondre à cette fonction : enrobage d’une portion ? Il est notoire que ces entreprises multiplient leurs tarifs par deux ou trois dès qu’il s’agit de contrats publics, parce que l’argent y est réputé n’appartenir à personne, de sorte que nul ne s’en inquiète et ne négocie fort, et parce que les sociétés de BTP pratiquent couramment l’entente sur les prix – un rond-point sans complication en France coûte en moyenne 500.000 euros : ce qui semble raisonnable vu avec négligence et routine correspond à la construction de deux logements individuels d’environ 150m2, tout équipés ! (Ce système d’entente évident où des entreprises se « laissent » des contrats, permet au BTP de constituer le secteur comptant les plus hautes rentabilités françaises.) N’importe quel esprit un peu rationnel trouverait qu’une collectivisation locale des moyens de réalisation de ces travaux permettrait sans mal de pallier, avec le coût d’entretien des véhicules et les salaires du personnel, les tarifs prohibitifs qui grèvent couramment le budget des collectivités et de l’État. Il ne suffirait qu’à développer la mobilité des équipes et à insister pour qu’elles travaillent mieux qu’elles en ont coutume dans la fonction publique, et tout serait économique et réglé (sauf pour les escrocs du BTP, cela va sans dire).

Il y a probablement des difficultés que je n’entends pas dans cette proposition sensée et qui la rendent irréalisable, quelque objection rédhibitoire que dans ma simplicité je n’ai pas su considérer, mais je suis de bonne composition, j’attends avec ouverture qu’on me les explique, et promets d’y être attentif pour autant qu’on ne me rétorque pas d’emblée avec obstination que c’est, de toute façon et par principe, rigoureusement impossible, comme on a tendance à le faire en France pour tout ce qui ne respecte pas scrupuleusement les usages et qui, comme par hasard, se trouve toujours susceptible de nuire à quelque puissance privilégiée.

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