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Henry War
21 janvier 2023

Les deux propriétés perdues de l'adultère

La douleur de l’adultère provient toujours, je crois, de la perte d’une propriété, mais le terme ici doit être compris, selon le sexe, en deux acceptions très différentes : l’homme ne tolère pas d’avoir perdu la possession d’une femme ; la femme ne supporte pas d’avoir perdu l’attribut que l’homme a retrouvé chez une autre. L’homme et la femme veulent tous deux l’exclusivité de leur partenaire, mais l’homme la réclame en propriétaire incontesté et puissant, la femme l’exige pour ne pas sentir son pouvoir de séduction s’amenuir, même si les deux prétendront à la « confiance anéantie » et à toutes sortes de typicités « morales » et partageables pour se faire consoler. Ceci illustre bien l’existence de deux degrés de la jalousie : on peut être jaloux d’une chose dont on ne dispose pas, ou de ne pas se croire assez de mérite pour disposer de la chose : dans les deux cas on est jaloux de ce qui nous est enlevé, mais dans le premier on a périclité un objet extérieur à soi-même, dans le second l’objet est interne. C’est probablement pourquoi la souffrance des femmes est plus grande que celle des hommes de se savoir trompée : l’homme n’enrage que d’avoir prêté à son insu une possession, tandis que la femme a reçu le témoignage que son estime-de-soi était usurpée ; l’homme est blessé dans ce qu’il a, la femme dans ce qu’elle est.

Le remède à cette souffrance, ou plutôt, pour ne pas se fabriquer après coup une fausse consolation, sa prévention, c’est pour l’homme de ne pas considérer sa compagne comme une possession, pour la femme de veiller toujours à la hauteur indéniable de ses attributs.

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