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Henry War
30 mai 2023

Ils paieront au moins une balle

Je n’entends pas qu’un homme condamné s’abandonne sans se débattre. Au nom de sa vitalité, celui qu’on emporte à l’échafaud devrait toujours recevoir dans sa geôle les gendarmes et le bourreau avec les poings prêts à servir, et n’être exécuté qu’assommé ou couvert de contusions. Sa résignation me semble une adhésion, du moins une conversion à la cause de son agresseur : c’est une transaction qui laisse entendre qu’il est partiellement d’accord avec lui.

Il est possible que la forme de plus en plus désinhibée des gouvernements qui fondent leurs abus sur des populations dont ils retiennent les passions, finisse par réaliser des oppressions qui ne seront plus tolérables, où l’individu qui ne se débattra pas sera lié pour toujours dans différentes sortes de prison. En ce cas, je propose la révolte individuelle, sans surseoir ni espérer quelque improbable organisation collective ou réveil de la justice. Le propre des sages, c’est de ne pas craindre la mort, et c’est donc, sans redouter le péril, de pouvoir se livrer aux indignations nécessaires dans la forme d’un ébrouement ultime, bien résolu et vengeur.

Je trouve injuste qu’il ne coûte rien à la société qu’un individu soit par elle anéanti, et quand cela se produit, je considère que cet individu a manqué l’occasion de corriger le monde où, avant son trépas, il pouvait instruire enfin une justice personnelle sans que, dans son action suicidaire, nul n’ait beaucoup le moyen de l’en empêcher, la négligence de sa mort gênant toute coercition qu’on pourrait lui faire. Un homme qu’on vient poursuivre chez lui, qu’on veut entraver au nom de valeurs qu’il ne reconnaît pas et qui n’ont jamais figuré aux termes du contrat qu’il a passé avec la société telle qu’il l’a toujours respectée et où il fut jusqu’alors respectueux des lois et estimés de ses concitoyens, devrait accueillir la police avec toute sa puissance confortée de légitimité et ne guère atermoyer avant de s’en servir. Je tiens pour un honneur et un rétablissement, tandis qu’autrement il coûte peu d’incommodité à un pouvoir de condamner des sujets et de jouer de leur servitude, qu’un innocent ait désarmé son État rien que de la balle qui a servi à le tuer, et peut-être d’un peu davantage si possible.

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Commentaires
A
J'ai bien dans l'idée qu'il y ait une probabilité de dépossession qui me guette. Les connivences féodales dont je me défie perdurent dans les fiefs qui adoptèrent la République et accepteraient toutes mutation autorisant les commerces les plus valorisant aussi iniques soient-ils. Je vous rejoins, nous ne sommes pas saufs d'éventuelles spoliations, nous nous en approchons même conséquemment. Quelqu'un de proche et dont la profession le laisse à jongler avec les lois m'a soufflé cette probabilité de refus de succession, qui peut agglomérer comme mousse autour d'une veule pierre qui roule comme l'on escroque, avec la mansuétude de la loi. Cette loi reconnue par un supposé peuple souverain, un caudalisme certain, bien loin d'un thomisme dont l'irénisme est néanmoins plus favorable à la vox dei, vox populi que nos usines à gaz prétendument démocratiques, chambres d'enregistrement comme nous le constations avec les décisions du Conseil d'Etat applaudies par une presse dont les narines sont délicatement sensibles à tous effluves populistes qui les écoeurent, ces remugles. En fait tout est balisé, l'expérience pandémie n'est pas encore complète, l'épée reste suspendue avec les nouvelles craintes qui s'abattent sur les populations duplices en adhésion et en veules transgressions d'autre part. Une amie partie en Iran, cette terrible "dictature", n'a pas croisé un seul représentant des forces de l'ordre durant un mois, à l'intérieur des amples terres sillonnées. Cet empirisme est insuffisant certes, mais nos regards sont biaisés et la sécheresse étant vendeuse d'alerte quand elle serait plus brutale là-bas chez les barbares, d'une double injonction soumet l'indigène occidental et augmente son dédain à l'égard de ces manants barbares enchaînés dans, paraitrait-il, souffrances de leur fatalisme exotique alors que nous brillons d'une liberté universelle que nous devons étendre. Eh bien moi, si on veut me prendre le patrimoine, si petit mais si plein des mémoires de ceux qui m'aidèrent à babiller, marcher et m'impliquèrent dans les désuètes aberrations névrotiques de l'histoire familiale, voyez-vous je me vexerais facilement. Il n'y aurait pas qu'une hésitation à ce que j'enlève le "s" conditionnel pour certifier un futur ébroué. Vespéral notre temps va sombrer avant les nouvelles danse, dans une gueule de bois peut-être bien méritée de fait. Les complices se laissent faire et puis dénoncent avant de se plaindre. Ils requerront clémence, leur abrutissement en pénitence. La cupidité a permis déjà les dépossessions et les mécaniques sont identiques et renouvelées, avec de surcroît la préparation, presque la programmation dogmatique qui s'occupe à nous corriger, à emporter nos adhésions polymorphes. Quand le contrat social glisse en fourberie chaque partie s'occupe de l'autre farouchement en adversaire, cette plaine dardée peut s'embraser d'un feu attisé d'un tourbillon de vents en colère. Ces immanences ont traversé les temps archaïques, antiques, féodaux, renaissants et classiques, modernes et prétendument post-modernes, ce soir attentif aux prochaines aubes, à l'écoute des murmures qui se répètent car il y a trop plein à chavirer, l'étincelle appelle à déborder les impunités, quand l'article inique déclaré d'utilité publique reconnu par les multitudes comme inutile et publiquement irrecevable, alors un dégoût violent se pourrait d'un individu à des masses auparavant divisées, des lâches et débonnaires laisser à surgie des hyènes, des tigres et adviendraient l'affliction des chairs outragées par des vengeances hurlantes insubordonnées aux souvenirs des humiliations complices autant que contenues. A l'adresse des corrompus, cartouches de mon commentaire à deux balles.
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