L'obtuse alternative du confinement
On n’a jamais trouvé qu’il fut nécessaire, on n’a même jamais prouvé qu’il fut efficace, de confiner la population entière pour parer au Covid : j’ai toujours prétendu au contraire que les confinements ont été une erreur et une nuisance. Nul n’est parvenu à démontrer nettement qu’ils ont servi à diminuer des contaminations déjà en baisse au moment de leur promulgation, et l’argument principal qui a servi à leur établissement, à savoir que ces mesures radicales endigueraient définitivement l’épidémie, on voit bien comme il s’est avéré juste !
Oui, mais le Français n’a pas la mémoire qu’il faut pour s’en souvenir : par trois fois on lui a prétexté que c’était la dernière, et par trois fois il y a cru – n’ayant, il faut le reconnaître, guère eu d’autre choix que de l’accepter. Aujourd’hui, on lui dit que si la vaccination ne devient pas obligatoire pour tous, alors il faudra reconfiner, et le Français, qui est bien l’homme le plus sympathique du monde, au lieu de se demander si ça a été utile de confiner universellement, se contente de se dire que ce fut vraiment dramatique, ces confinements, que cela a ennuyé tout le monde d’une façon bien inhumaine, qu’il convient absolument d’empêcher cela, puis il se met dans la mentalité d’imbéciles du gouvernement qui n’ont que ça en tête, le confinement, et il songe que ce serait terrible, avec un esprit tant étriqué, si l’épidémie reprenait, de confiner une nouvelle fois les gens. Mais c’est absurde ! Mais c’est idiot ! Mais c’est faire trop d’empathie pour des fous ! Et pourquoi vous obstiner à poursuivre cette logique qui ne vous appartient pas ? Alors, par exemple, si un gouvernement avait choisi une fois d’exécuter les plus malades, de les aligner là carrément contre un mur et de leur tirer au pistolet dans le crâne, dirait-on, penserait-on aujourd’hui : « Ah ! il faut absolument qu’on ne soit plus malade sinon on sera encore obligé d’assassiner des gens » ?
Or, justement, les gens ne sont plus malades ou très peu ; et ce sont des gouvernants qui n’ont rien su prévoir au juste, qui n’ont rien su prévoir perpétuellement, ce sont eux qui nous annoncent que cette fois ils savent avec précision ce qui va arriver en octobre ou en novembre ?! Ils ont établi un seuil d’alerte à 50 : mais sait-on bien ce que ce nombre signifie ? 50 personnes atteintes du Covid, pas même forcément symptomatiques, sur 100 000 habitants ?! Est-ce qu’on ne se souvient pas que ce seuil fut de 400 ou de 600, je ne sais plus, au cœur de la crise sanitaire ? Voyons ! mais comptez ! comptez donc ! 50 sur 100 000, c’est 0,05% d’une population ! Mais il y a davantage de maladies orphelines que cela ! plus de lymphomes rares ! plus de tumeurs infantiles que cela : 0,05% ! Cela signifie qu’une ville de 2 000 habitants qui compte un cas, un seul cas de Covid, est déjà en alerte rouge ! Et j’apprends que l’on s’inquiète que les patients en réanimation aient augmenté de 12 depuis hier, non, pas de 12%, de 12 cas, de 12 patients en tout depuis hier pour toute la France ! Bon sang ! est-ce que la France est en mesure d’absorber cela ? Les Pyrénées orientales sont sous surveillance, dit-on : je découvre ce midi sur BFM TV qu’il y a dans les hôpitaux de ce département à ce jour, 5 personnes en réanimation liée au Covid ! 5 en tout ! J’espère avoir mal compris !
La question n’est donc pas : « À quelle condition ne nous reconfinerons-nous pas ? », mais bien : « Pourquoi ces obligations ? Et pourquoi encore la menace d’un confinement qui ne fut pas moins une bêtise au prétexte que d’autres pays ont fait la même chose ? » Tout le monde actuellement semble bloqué autour de cette idée que si l’épidémie redevenait virulente, il n’y aurait rien à faire qu’à renouveler les vieilles erreurs et à confiner de nouveau, alors qu’on voit comme ça fonctionne si mal ! Si des Français tombent malades, il n’y a qu’à les soigner sans doute, c’est, je crois, ce qu’on fait depuis toujours, nous sommes supposés, au surplus, avoir le recul d’un an et demi de crise pour y avoir réfléchi, oui mais est-ce que nos gouvernants ont prévu de quoi soigner dans des hôpitaux plus équipés et mieux fournis ? Point ! Ils vous disent qu’ils sont vraiment désolés, qu’ils seraient au regret de devoir vous confiner encore, mais ils n’ont rien fait pour l’empêcher, et même cette décision initiale du confinement ne fut motivée par rien de rationnel. Ils vous tiennent à présent par le mauvais souvenir de cet épisode absurde qu’ils vous ont imposé, et ils en renouvellent en vous la mémoire, comme si ç’avait été une nécessité, comme si ce n’était pas eux mais le Covid qui avait ordonné le confinement : mais songez-y quand ils vous disent que le Covid l’a provoqué, le Covid n’oblige à rien, le Covid ne décide rien, le Covid n’est pas quelqu’un qui promulgue des décrets et des lois, qui contrôle des comportements, qui dresse des procès-verbaux : ce sont eux seuls, et pas le Covid, qui, naguère, avaient pris la stupide initiative du confinement ! Ne vous laissez pas acculer à cette alternative : l’obéissance ou le confinement, c’est un ultimatum autoritaire où, grossièrement, s’insinuent l’arbitraire et le despotisme. Demandez-vous seulement si le gouvernement a fait ce qu’il faut, si nos hôpitaux sont à présent en mesure de recevoir des malades en nombre, au cas où cette épidémie, ou même une autre pourquoi pas ? serait en mesure de se multiplier ; demandez-vous si le gouvernement a fait son travail, s’il a fait ce pour quoi on le paye, ou bien s’il n’est pas seulement désireux de dissimuler que, dans une situation identique à celle d’il y a un an, n’ayant à peu près pas agi depuis lors, il ne pourrait aujourd’hui rien de plus.
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