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Henry War
13 août 2021

Je signe un vrai contrat d'édition

Pour la première fois, je signe : les éditions Les Féaux, dont le nom est inspiré de mes écrits, ont accepté le manuscrit que je leur ai envoyé, dont je n’ai pas parlé sur ce blog. C’est une maison qui m’inspire un grand respect, et c’est pourtant un respect a priori puisqu’elle propose que mon roman figure le premier de son catalogue. Ses valeurs sont claires : exaspérée par la piètre qualité et le peu de principes de la plupart des éditeurs, elle estime devoir y tenter une percée à la fois esthétique et éthique dans cette consensuelle mêlée : des textes d’excellence pour des auteurs justement payés. Le contrat en cela est admirable, inédit à ma connaissance : 30% de droits d’auteur ! 30% sur le prix du livre hors taxes ! (et 35% au-delà de mille ventes, mais faut-il croire à un pareil succès ?) Je ne l’aurais pas cru possible si je n’avais lu le contrat : c’est absolument propre de toute escroquerie, et je me targue d’y être un peu spécialiste ! Si Les Féaux malgré tout ne font pas un bon lançage, je n’y perdrai rien, puisque non seulement je ne débourse pas un centime, mais aussi le contrat me garantit un tirage minimum à 150 exemplaires sous un mois. Extraordinaire, littéralement !

Pour obtenir ces conditions, simplement, le livre sera vendu 29 euros, ce qui est un peu plus cher que la marchandise à peu près stercoraire du commerce général. J’ai toujours prétendu que, pour mériter de la littérature, le lecteur, dont moi, devait consentir à ce petit effort : c’est donc facilement que je souscris à cette condition. Ceux qui n’acceptent pas de payer le prix de la qualité et préfèrent le bon-marché du divertissement, qu’ils retournent à Bussi et à Nothomb, on ne les empêche pas de s’amuser dès lors qu’ils n’appellent pas cela de la littérature ni même, s’il leur plaît, des « livres », de vraies lectures (on leur abandonne le mot de « Culture » qui est à présent si galvaudé qu’il vaut aussi bien pour le football).

Du reste, ArkOne – c’est le titre de mon roman – est un récit de Science-Fiction qui m’a réclamé un effort énorme et que j’admire après l’avoir relu maintes fois : travaillé et retravaillé, intrigue, personnages, progression, effets, style : il faut que ce roman soit proposé aux concours nationaux de SF, il faut qu’il remporte quelque chose ! comment pourrait-il demeurer méconnu, avec les efforts médiatiques que commence à faire Les Féaux dans ma région ? Qu’on se figure que, de toute ma vie, j’ai gagné en tout – je vais à mes fiches de comptes – 69 euros de bénéfice, 69 malheureux euros (j’ai tout de même un stock en plus de cela), et que j’en gagnerai autant à vendre seulement dix ArkOne, dont on me garantit presque la vente en précommande !... Ah ! j’ai même hâte de m’investir dans cette édition, si on me le propose : j’offre mon soutien, et de très bon gré, à ce genre d’entreprise d’idéal, tant c’est beau, et même si devait être illusoire et voué à l’échec, ce que je ne pense pas. Il faudra taper sur les grands en même temps que faire la promotion d’une belle ligne éditoriale, et l’on sait que j’y suis propre, que j’ai assurément le sens de la distinction littéraire, que ça me ferait même assez plaisir, non parce que j’aurais de la rancune vis-à-vis des GaFlam du livre, mais simplement parce que c’est juste et vrai et qu’il faut, pour les Lettres françaises, renouveler un peu le mode de fonctionnement ronflant de tous ces privilégiés assis !

Allons ! parution en septembre – la maison est sur le point d’avoir son site Internet. Des articles de journaux locaux, déjà. Des initiatives sur TikTok : 1400 abonnés en si peu de temps, j’ignore comment c’est possible ! Mais 150 livres vendus, quel que soit le temps que ça prendra, voilà qui me fera mille euros de ressources, davantage même ! Ah ! la perspective ! je ne risque pas même d’être déçu : je travaille enfin avec des gens qui ne sont pas éditeurs au sens actuel, qui valent infiniment mieux que des éditeurs qu’il faut mépriser pour le mal qu’ils font depuis 150 ans à la littérature ! Chacun de mes exemplaires vendus sera pour moi symboliquement un coup qu’on leur fait, presque une année de leur inlassable traîtrise en moins : jamais je n’ai été plus acharné contre les éditeurs que depuis que je suis édité par un saint répurgateur. Bravo !

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