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Henry War
29 janvier 2022

Zemmenchon Mélenchour

Très pénible et inutile débat – s’il faut appeler ça tel – que l’affrontement plus hargneux que belliqueux entre MM. Zemmour et Mélenchon, dans l’émission de M. Hanouna (un pauvre fantôme d’arbitre), qui figurent pourtant parmi les plus intellectuels candidats à l’élection qu’on sait. J’ignore comme on peut supposer que l’un l’a emporté tant chacun fut à peu près également surexcité et mesquin, aussi ardent à s’écouter parler et à occuper toute la place sonore, tous deux aussi inaptes à s’apercevoir de la foncière injustice de leur accaparement et de la nécessité d’un moindre recul contre la ridicule et furieuse empoigne, hardiment puérile, que constitua ce qu’on ne peut qualifier d’échange verbal. Pas une idée sereine et développée, et peut-être pas une idée originale c’est-à-dire pas une idée tout court, mais un recueil resucé d’imageries assez consternantes entre vision traditionnaliste fausse de M. Zemmour et internationalisme édulcoré de M. Mélenchon, nulle propension à savoir qu’un exemple historique ne peut foncièrement installer ou soutenir une réalité contemporaine, une somme de mauvais bons-mots avec claque appointée aux gradins, rien que dénégations et interruptions sans soif sur un air systématique et résolu d’algarade ampoulée, mines affûtées lasses, levées de gros yeux, et grimaces, rien, rien, rien ! Ces gens ont l’esprit si préoccupé par leurs intentions de triomphe batailleur que jamais ils ne dressent le compte de leur farauderie et de leur rodomontadisme. C’était facile, cependant, après la saillie initiale de M. Mélenchon, assez stupidement excessif et brutal, d’en faire vite la Marine Le Pen du second tour dernier : eh bien ! non ! M. Zemmour n’en tira pas avantage et s’en alla donner dans la rixe comme un premier Gaulois venu – je ne cesse de dire à son équipe qu’il lui faudrait au moins un conseiller, un seul au moins avec un peu de distance, plutôt que les flatteurs qu’il promène partout, mais ça n’aboutit point, ils sont trop contents de leurs places jalousement acquises et gardées pour transmettre un message, ils n’ont besoin que de bras sans cerveaux, que des distributeurs de tracts, et puis je suis provincial. N’empêche, ça ne donne pas haute opinion de ces hommes, qui comptent quand même parmi les plus sûrs pour risquer de franches confrontations, mais qui s’avèrent presque pathologiquement indisposés à l’écoute, ce qui navre leur sagesse et révoque le principal de leurs vertus – on voit ainsi déjà comme ils sont extrêmement obtus, et qu’on ne fera jamais rien entrer en eux qui ne s’y trouve présentement. Vraiment, pas un, à quelque moment, pour s’asseoir en retrait, prendre patiemment des notes, attendre en dressant dignement et d’une plume acérée la liste des réflexions que les assauts lui inspirent, tout dans une spontanéité à peu près vociférante, dans une immédiateté d’amateurs, dans une gesticulation de tripoteurs mécontents, pantomime sinistre, complète déconfiture de tout ce qu’un jour il put y avoir de professionnel dans de telles prestations au profit d’une susceptible et intraitable défense d’amour-propre avec piquages, sorties, prises de bec, pincements, horions oraux, bravacheries… peuh ! Et c’est encore le meilleur – de cela je suis bien sûr –, le meilleur de la dialectique et de l’éloquence dans notre pays : les grands autres ayant leur chance ne valent rien… Ah ! pauvre France...

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