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Henry War
17 février 2023

Idée générale d'une réfutation du paradigme majoritaire en écologie

Idée générale d’une réfutation du paradigme majoritaire en écologie 

Il faut à toute science un fondement inébranlable : c’est sur cette certitude et après avoir suivi attentivement les développements de spécialistes que j’ai fini par trouver qu’il y avait, dans le substrat de la réflexion sur l’écologie et dans ses corollaires contre l’homme, quelque chose d’infondé et dont la teneur tient essentiellement d’une morale rassurante et préétablie.

Pourtant on verra, après m’avoir lu, que ma critique ne nie point la science elle-même et ses observations objectives, mais seulement la pensée sous-jacente à cette science – ce que j’appelle ici paradigme. Et que c’est la redéfinition de certains de ses concepts, placée sous une conception neuve, qui infléchira sa signification vers toute autre chose que ce à quoi s’accorde d’ordinaire la parole sur le sujet.

 

Refondation de l’idée d’équilibre écologique et de la notion de vie 

Le terme « Équilibre », qui est au cœur de l’écologie, est sans doute un terme intrinsèquement connoté. Quand on l’utilise relativement à la notion d’environnement, on ne peut signifier seulement l’acception dépassionnée de la balance dont les deux plateaux sont au même point de hauteur, mais on suggère à quelque niveau les idées d’harmonie et de paix. C’est un peu comme le mot « mesure » : « hybris » ou « démesure » chez les grecs anciens est le mal qu’on fait par orgueil en voulant s’élever excessivement au-delà des dieux. Pour dire la même chose de façon vraiment neutre et sans chercher à influencer par des subterfuges ou des préjugés moraux, il y faudrait un autre mot.

Les écologues appuient leur science sur cette idée fondatrice que, dans un partenariat « idéal » ou « parfait », une espèce vivrait en « équilibre » avec son environnement – cette idée suggère autant qu’elle décrit et peut-être plus. On voit cela tous les jours, disent-ils, parmi un grand nombre d’espèces, sauf chez l’homme. Une espèce en général, croient-ils, limite naturellement sa population, restreint sa consommation de ressources, ne s’accroît pas au-delà d’une certaine « mesure raisonnable », faute de quoi son environnement lui jette l’anathème et la soumet : l’espèce serait alors contrainte de rabattre ses prétentions « insupportables » car elle-même s’éteint tout ou partie de maladie ou d’autre chose. Suivant cette vision, c’est tout à fait à l’espèce d’avoir « l’intelligence » de s’auto-réguler, de deviner spontanément où se situe son « intérêt ». Une sorte de mécanisme inné agirait pour continuer à vivre en « bonne harmonie » avec son environnement, c’est-à-dire en-dessous de ce que son milieu est en capacité d’endurer. Selon l’écologue typique, une espèce naturelle a ce « bon sens », on ignore à peu près selon quel processus, elle « saurait » de façon inconsciente et même consubstantielle comment se retreindre, et cette compétence serait une sorte de bienfait, empêchant directement ou indirectement son extinction et celle des autres espèces de son milieu.

Or, voilà : je soupçonne cette pensée de n’être rien qu’une bêtise teintée de préjugés idiots : ni un individu ni une espèce n’accepte de se contraindre spontanément au nom de la préservation de son environnement ou de son futur. Non, la vie est évidemment une pullulation et une consommation au présent, rien d’autre ne l’intéresse davantage, tout lui est stratagème en ce but de conservation et de multiplication. Retenir ce concept essentiel.

La vie n’a pas d’égards et guère de calculs si ce n’est pour son propre développement effréné. La moindre des créatures vivantes de cette terre est plongée dans une course à l’hégémonie où elle aspire essentiellement à écraser toute autre forme de vie, seule ou par associations. La vie n’a pas de respect, de considération, de morale ou de pitié, elle ne se soucie guère de l’avenir, et les stratégies qu’elle adopte ne visent qu’à sa domination à peu près immédiate. La vie ne pense et ne réclame rien que sa perpétuation infinie, si possible au mépris de tout. De tout, y compris de son environnement. C’est un caractère définitoire même de la vie.

Et l’environnement n’est pas l’allié des créatures, jamais : il est son objet de consommation et son lieu de vie tristement forcé ; l’environnement n’est qu’une contrainte pour la vie et rien d’autre, il ne fait pas partie de la vie ; à la rigueur, il « permet » la vie, mais celle-ci ne réclame toujours qu’à s’étendre au-delà. L’environnement ne s’entend, pour une espèce, qu’au sens de limitation que la vie en elle-même veut dépasser : l’espèce veut tirer de l’environnement un maximum d’énergie et donc de ressources, dans l’objectif d’un maximum de développement de la vie et particulièrement de « sa » sorte de vie, et plus ou moins, à travers elle, de l’espèce où elle s’incarne en son entier.

Environnement et vie ne sont donc pas des alliés : ce sont des ennemis mortels au contraire qui s’entre-tuent constamment. Lorsque la vie se développe à l’excès c’est-à-dire autant qu’elle veut, autant qu’elle y aspire fondamentalement, elle nuit à son environnement : bientôt l’environnement « s’arrange » pour nuire à la vie en retour. Mais la vie n’a pas d’autre but que de se développer autant que possible, par conséquent l’environnement n’a d’autre but que de se prévenir autant que possible contre la vie.

Il n’y a, en ce sens, pas de « symbiose », pas « d’harmonie », pas de « paix » entre la vie et l’environnement – au même titre qu’une guerre n’est pas « harmonieuse » au prétexte que, dans des batailles, les forces se trouvent provisoirement à égalité.

Même, il faut être véridique : dans cette guerre permanente entre l’environnement et la vie, c’est presque toujours l’environnement qui l’emporte – en somme c’est une guerre très déséquilibrée et quasiment écrasante : un massacre systématique ! La moindre pullulation, même si elle ne nuit pas foncièrement aux ressources alimentaires de l’espèce, tôt ou tard se change en maladies mortelles contre cette espèce qui doit décliner. En ce sens, on peut certes réfuter ma notion d’environnement : c’est alors une autre forme de vie bactérienne ou virale qui, trouvant son intérêt à se développer en se spécialisant pour son intérêt sur une espèce en plus grand nombre, aspire à pulluler. Entendre en ce cas l’environnement-au-sens-minéral comme un concept tout à fait secondaire de la vie, un bassin de vie si l’on préfère qui n’est fait que de vies à consommer et d’antagonismes vivants.

Faut-il, au prétexte que pour une fois l’homme gagne une bataille dans cette lutte éternelle, jeter sur lui le discrédit comme s’il était par trop violent ou irresponsable ? Eh quoi ! on a si peu décrié l’environnement, lui qui détruit et brise tout essor, qui invente sans scrupule syphilis et tuberculose ! Contre cet oppresseur constant, même nos victoires provisoires ne trouvent nulle grâce aux yeux des écologues !

C’est pourquoi j’écris que cet évangélisme consistant à supposer l’environnement une chose pacifique, un faiseur d’équilibre, une entité respectable et harmonieuse, fait logiquement l’impression d’un catéchisme mièvre et pénible à tout esprit de conséquence. En ce monde, il est évident qu’il n’y a que des vies qui s’opposent et que chacune veut dévorer les autres jusqu’à sa totale domination sur son milieu qu’elle voudrait le plus vaste et consommable possible. Il n’existe pas de vie qui se réfrène d’elle-même, qui s’empêche de pulluler, sauf à être empêchée dans son développement par d’autres vies ou par les conditions limitées de sa propre vie synchronique c’est-à-dire par les freins naturels et évolutifs où son développement l’a placée à ce jour précis et qui l’empêchent, par exemple, d’avoir une portée innombrable ou de vivre cinq cents ans.

 

Vers la notion de « triomphe de la vie ». 

Loin de cette conception de la vie, les écologues en général estiment que lorsqu’une espèce épuise les ressources de son environnement, elle commet une sorte d’erreur. Cette erreur est ressentie ou bien comme morale si l’environnement est considéré comme une valeur supérieure, fragile et en cela plus ou moins sacrée et incarnée comme Gaïa, ou bien comme une faute pratique et logique si l’on juge que l’espèce se nuit à elle-même en entravant son évolution au sein du milieu trop appauvri pour pouvoir la soutenir. Mais cette conception, suivant ma vision de la vie, est en soi ridicule sinon déplacée, disparate : la vie ne veut éternellement que l’écrasement de la vie, elle triomphe quand elle écrase, même si ce triomphe est provisoire. Il est incohérent et injuste de valoriser un environnement qui parvient presque toujours à annihiler la créature, et de ne pas valoriser la vie lorsque, par exception, celle-ci parvient enfin à son tour à vaincre les contraintes de son environnement.

En fait, la vie ne devrait se mesurer que par ce qu’elle a d’inhérent et d’essentiel, à savoir : son efficacité à perpétuer immédiatement la vie. L’évolution des espèces ne fait que révéler combien la nature s’est construite sur ce principe de développement et de compétition où chaque sorte d’être ayant intérêt à lutter contre les autres, elle mute de façon à rester constamment à hauteur de l’agression des autres, dans une lutte où le moins fort est fatalement menacé.

Vraiment, il faut songer à ne pas moraliser sur cette observation indubitable. Sortir des repères traditionnels et notamment chrétiens où l’on considère que ce qui détruit, que ce qui extermine surtout, est toujours mauvais et procède d’une faute. Il y a de bons criminels du point de vue de la capacité à mener un certain état d’être ; si, comme je le pense, la vie est foncièrement usine à tuer et à résister, on ne doit la juger que sur sa capacité plus ou moins grande à détruire et à persister. Le reste est relatif seulement aux comportements humains d’un point de vue élaboré et psychologique : moralisons si l’on veut sur ce qui dépend des facultés d’abstractions de l’homme, mais la vie n’en fait pas partie. Si vous ne trouvez nul inconvénient à manger du bœuf, a fortiori vous n’en trouverez pas à manger du veau, a fortiori vous n’en trouverez pas non plus à tuer un animal, a fortiori vous n’en trouverez pas encore à voir cette bête agoniser. Mais mettez là-dessus des concepts subtils et des extrapolations de casuistes, vous fabriquerez des hommes incapables de manger du lapin, des œufs ou des fruits pas encore tombés de l’arbre. Ceci est sans gravité peut-être, mais qu’on n’aille pas prétendre alors que l’homme est un animal comme les autres, comme ces écologues qui voudraient surtout, contrairement à leurs dires, que l’homme fût extrêmement différent de ce qui est vivant et comme débarrassé de la vie impérieuse et foisonnante qui poigne et sourd sans cesse en lui. Que l’homme fût un être sans vie, dénué du principe de la vie, et dévolu en priorité à d’autres vies que la sienne.

 C’est pourquoi je prétends qu’au lieu de conspuer l’homme comme « créature absurde » ainsi qu’on se plaît à le faire d’ordinaire, il serait mille fois plus logique de l’estimer comme vie supérieure, dans la mesure où son espèce incarne évidemment l’excellence à emporter la bataille de concurrence à court terme contre toutes les autres espèces : l’homme figure une vie efficace, pas parfaite encore, mais l’une des meilleures connues pour l’instant. Et cette appréciation ne vaut que relativement à son essence d’être vivant : on peut dire tout ce qu’on veut sur son détestable esprit ou sur sa propension à je ne sais quelle immoralité, la vie en lui a été aujourd’hui la plus forte, et si son environnement succombe – je ne doute pas que la chute de son environnement entraînera celle de l’espèce entière, mais perspective et prévisions sont (encore) très étrangères à l’essence même de la vie –, je dis que c’est exactement à quoi aspire tout être vivant qui fondamentalement existe au détriment du milieu où il est. En somme, j’avance que le reproche qu’on fait à l’homme d’avoir « abîmé » son monde se retournerait automatiquement contre n’importe quelle autre espèce qui, dans l’enchaînement de son évolution, eût été plus rapide que lui à trouver des parades pour vaincre, et qui l’eût alors exterminé. Le moindre singe dont nous déplorons en pleurnichant la disparition, si nous avions tardé à évoluer, nous eût sans nul doute, dans dix ou cent mille ans, réduit à l’état de soumission où nous les trouvons à présent : trop tard pour lui, et c’est nous seulement qui avons gagné la course.

Et cette course, il me semble, s’est achevée relativement récemment par le développement forcené des forces de l’intelligence, a contrario par exemple des forces préhistoriques musculaires où la lutte pour l’hégémonie ne consistait à peu près, du temps des dinosaures, qu’à fabriquer du corps et des capacités de prédation spectaculaires – c’est bien entendu une vision un peu simplifiée. Mais la capacité que l’homme s’est donnée en tant qu’espèce de vaincre les adversités par son esprit et ses moyens techniques – les procédés de la médecine sont un moyen de venir à bout des microbes et virus qui, particulièrement dans sa reproduction, ont tâché de lui nuire, autant qu’ils permettent de lutter contre la stérilité qui vient à bout de la plupart des espèces estimées péjorativement et arbitrairement « invasives » lorsqu’elles l’emportent dans leur combat contre le joug de leur environnement –, cette capacité a effectivement porté ses fruits, permettant à la vie humaine d’acquérir une place dominante parmi toutes les espèces terrestres.

  

Profil de l’écologue et chances de succès 

Cette considération – cette assomption ! – que la vie est avant tout, pour transposer le fameux mot de Nietzsche, « volonté de puissance », aura des conséquences inattendues et surprenantes sur l’identification de l’écologue et sur l’estimation de ses forces à triompher ou non dans son combat pour la régulation de l’espèce humaine. Car si la vie se manifeste en l’homme par quelque instinct inné et impérieux, rien en lui ne peut s’opposer longtemps à cette pulsion de vie en-dehors d’individus isolés et artificiels. Et par volonté de puissance, j’entends que la vie, qui est par essence un écrasement, cherche d’abord à s’assurer une subsistance, après quoi elle entend produire un confort, après quoi elle s’efforce de dominer – cheminement qu’on rencontre, il me semble, chez la moindre des espèces terrestres animales ou végétales. Or, il est évident que la vie dont nous sommes faits, suivant cet ordre, ne consent pas facilement au sacrifice : le suicide n’est pas naturel en un être vivant, il est même le contraire de son essence si l’on excepte la vision spirituelle de suicide au second degré où une espèce succombe par épuisement des ressources de son environnement c’est-à-dire par excès de puissance ; et le déclin des forces vitales ne se fait pas sans résistance intérieure. Autrement dit, la vie en nous ne renonce pas à sa subsistance d’abord, à son confort ensuite et à sa domination en dernier, et c’est ce qui fait que, suivant l’ordre inverse, un homme politique qui est de tous les individus celui qui croit dominer le mieux n’accepte pas facilement de se voir dicter sa conduite et ses décisions, au même titre ensuite qu’un bourgeois exige de pouvoir continuer à se servir de sa voiture, au même titre enfin qu’un consommateur de viande ne se résout guère à sacrifier cette habitude alimentaire.

La vie en nous pousse toujours à la persistance de nos pouvoirs. Notre culpabilité primale nous fait toujours regretter d’abord ce que nous avons perdu comme puissance et comme jouissance. Il a fallu des chrétiens inhumains pour tâcher de nous persuader de ne pas faire l’amour, de ne pas manger, de ne pas nous vêtir, de ne pas trop parler etc., jusqu’à ressembler à des moines qui sont de tous les êtres ceux qui ressemblent le moins à des vivants.

Et je fais l’hypothèse que c’est justement ce mécanisme hiérarchisé, naissant à « besoins » et finissant à « symboles de puissance », qui détermine tous les types des militants de l’écologie : on y trouve en premier lieu des individus dont le style de vie, très simple par conviction ou par pauvreté, ne serait amené après application de leurs propositions à aucune dégradation notable de leur confort, comme c’est le cas chez tous ces bohèmes dreadlockés des ZAD qui vivent avec peu et ne demandent que l’abandon général de ce dont ils ne disposent pas eux-mêmes comme le droit de prendre l’avion. Les étudiants également sont nombreux dans les manifestations, mais ce n’est pas contrairement à ce qu’on suppose parce qu’ils sont plus soucieux que leurs aînés de l’avenir de la planète – leurs aînés savent déjà combien impérative est, selon l’expression consacrée, « l’urgence d’agir » – : c’est parce qu’ils n’ont rien à perdre à réclamer contre ce dont ils ne bénéficient pas encore ; tous les manifestants demandent des efforts et des contraintes, aucun ne veut y être obligé. En province, ils s’insurgent par exemple contre les véhicules polluants quand ils ne se déplacent guère ; à Paris où le métro existe, il leur arrive de s’indigner contre tous les véhicules : démonstration que la vie ne fait jamais de sacrifice, y compris chez les écologues. Je puis quant à moi m’indigner et manifester contre les bateaux dont je n’use point : les grands conférenciers du climat, qui prennent l’avion dix fois par mois, n’y voient, eux, pas l’inconvénient. Même, n’importe quel industriel trouve ailleurs un pollueur plus grand que lui et ne voit pas pour quelle raison légitime il serait obligé de se contraindre, lui, en premier.

C’est en quoi je prétends que l’écologie actuelle, particulièrement sous sa forme citoyenne et pacifiste, est avant tout une lutte de bonne conscience où chacun intime à l’autre des sacrifices auquel il ne veut pas ou n’a pas besoin de consentir : la vie est toujours plus forte en lui, et il sent cet appel de domination qui l’empêche d’admettre, par exemple s’il n’est pas stérile, qu’il faudrait limiter les naissances, juguler l’espèce en ses individus, attendu que c’est principalement le nombre d’humains qui contribue à l’appauvrissement de l’environnement : mais qui propose cette solution ? ils ont déjà ou désirent une progéniture abondante ! On trouve au contraire quantité d’écologues qui se servent de ce sujet pour étendre leur confort par le sentiment de grandeur que leur confère le fait de se « sentir responsable », domination intellectuelle où l’on prétend parler pour la foule et se faire une mentalité « respectable et soucieuse », écologues qui, de fait, ne souffrent pas dans leur subsistance, assez riches pour polluer librement et disposer de nombreuses terres et de maisons secondaires « inutiles », et qui prouvent par la hauteur où ils sont que tous leur combats n’ont lieu que lorsqu’un certain niveau de vie est atteint sans qu’il soit question en eux de la moindre remise en question, à rebours des autres qui n’exigent que ce dont ils sont déjà habitués et ne voient déjà plus dans leurs revendications quel serait pour autrui le sacrifice à faire.

Un écologue pacifiste est particulièrement une baudruche : l’individu qui prétend à l’urgence d’une situation et réclamant des solutions progressives et graduelles sera toujours un charlatan et un bonimenteur. Quand on veut foncièrement un changement, on ne le demande pas comme une faveur, on ne se le fait pas octroyer, on l’exige comme un dû et l’on fait une révolution. Les États du Sud des États-Unis refusaient sincèrement Abraham Lincoln et la fin de l’esclavage, et ils ont fait sécession. On n’obtient rien de fondamental par politesses tout le monde le sait sans besoin de leçons d’histoire, spécialement les choses qui coûtent de l’argent et de la volonté politique. Ce n’est pas Martin Luther King qui a obtenu les Droits Civiques pour les Noirs, c’est Malcolm X et les émeutiers. Imaginer un pays implorant son indépendance avec… des pétitions et des panneaux publicitaires !

Il n’est pas étonnant selon moi que ce mouvement s’inscrive à une époque de débats mièvres et racoleurs où il n’est pas seulement nécessaire de réfléchir pour tenir une thèse : en arguant par « amour », par « préservation » et par peluches douces et implorantes, on se contente de s’imprégner de la mentalité d’un Mickaël Jackson qui était à peu près un enfant, et l’on fait de l’engagement bon marché pour enfants irréfléchis qui ne conservent que des principes creux et ne voient pas dans quelles conditions ils auraient à se contraindre : attendez qu’ils découvrent un portable et les réseaux sociaux ! Dix ou vingt autres exemples convenus de ce genre donnent ainsi l’illusion d’une évolution sur des sujets aussi « braves » et « audacieux » que : l’égalité des sexes, la fin de toutes les haines, et la paix dans le monde – tant de sujets de dignité grâce auxquels on a trouvé à empêcher par opprobre publique et par loi de pratiquer l’humour : c’est que l’humour est pour ces vétilleux imbéciles un art trop subtil et élevé !

  

Conclusion 

Vraiment, en ceci l’écologie est une lutte des classes et un jeu de dupes ; c’est en tous cas une minauderie où personne logiquement ne peut s’accorder, parce que la vie qui individuellement est en nous s’efforce insidieusement de triompher de toutes les autres vies individuelles ou collectives, y compris par l’écologie. Cet instinct de destruction est inamovible en la vie, tout ce à quoi l’on prétend quand on aspire à limiter la soif inextinguible où réside notre essence, c’est à faire œuvre des religions, à savoir : tuer la vie qui est en nous, comme si vie et vile voulaient dire exactement la même chose.

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