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Henry War
26 novembre 2020

Pourquoi le Covid n'a pas besoin d'exister

Le virus actuel, au fond, peut aussi bien ne pas avoir existé, car ce n’est pas parce qu’il existe que les gouvernements d’aujourd’hui luttent si activement contre. Je veux dire que, pour autant qu’on compare le nombre de décès en France cette année à celui de l’an passé, on peut constater, sur la période de janvier à septembre, une augmentation de 23510 morts, ce qui, sur les 469100 au total sur cette même période, représente une hausse de 5% assez négligeable. Qu’on mesure, pour cette portion si minime de vieillards moribonds ou provisoires, la somme prodigieuse de paralysie et de douleur qu’on a infligées à des Nations obligées d’hypothéquer leur avenir pour se relever d’une telle pichenette exagérée. C’est vertigineux de disproportion et d’imbécillité, quand on y songe.

Ce nombre, d’ailleurs, arrive tard ; il est moins important que le nombre officiel de décès attribués au virus. On a manifestement mal compté, trop compté, surcompté – c’est la tendance ordinaire de notre République qui, considérant la réalité une sphère de persuasions, est devenue incapable de dénombrer juste. La vérité probable, c’est qu’on ignorait ce nombre au moment où l’État prit ses mesures de confinement si coûteuses et paralysantes, puisqu’on l’ignore même encore aujourd’hui, mercredi 25 novembre 2020. Je crois que notre gouvernement ne savait pas, parce qu’il n’en avait guère d’indice, la létalité réelle et finalement faible de cette contagion quand il parla de guerre, ordonna des couvre-feux, imposa toutes sortes d’atteintes aux libertés, et établit des Conseils de Défense, à l’imitation de ce qui a lieu en temps d’invasion et de conflits armés, avec ou sans envisager, en pathétiques et tendres larmoiements hallucinés, le temps des « jours heureux », comme un De Gaulle libérant Paris avec soulagement et fierté.

Il y a manifestement eu surréaction – je ne vois pas comment le dire autrement. C’était peut-être, dit-on, une façon de prévenir une urgence grave et galopante : mais l’urgence n’était pas avérée, elle ne l’est toujours pas. C’était certainement, affirme-t-on, un complot d’un ordre international pour éteindre le socialisme des peuples et imposer un capitalisme de catastrophe : ah ? mais sombre idée tout de même à un moment où l’économie connaissait une reprise ; on eût pu au moins attendre un peu. C’était évidemment, à ce que d’aucuns prétendent, l’intention d’une prise de pouvoir autocratique pour réduire les libertés individuelles : hum ? mais pensez-vous donc que nos dirigeants sont seulement assez sagaces pour être capables de machiavélisme (j’en serais presque content) ? les avez-vous seulement entendus lire un discours ? Ou bien ils avaient peur, suppose-t-on, qu’on les exposât à des procès infamants dont certains exemples leur firent passer le goût du moindre risque : c’est sûr qu’ils ne sont guère courageux pour oser braver irréprochablement la justice, mais cela ne saurait expliquer encore qu’ils eussent admis ce qui était et demeure largement en question, à savoir que le Covid ne soit pas qu’une grippe légèrement plus mortelle que les autres.

Ils ont voulu y croire, voilà, c’est plus exact ainsi dit, et incontestable si l’on y excepte toute idée de fourberie. Que le phénomène eût ou non connu une réalité, c’est sincèrement qu’ils y ont cru, en-dehors de statistiques sûres, sans hypocrisie, sans dissimulation, sans machination extraordinaire. Ils ont besoin d’y croire ; tout ce qu’on leur dira, tout ce qu’on leur démontrera ne les empêchera pas d’y croire encore. Car il y a bien une maladie qui porte ce nom, et même la légèreté de ses effets ne leur fera pas avouer la précipitation et l’excès de leurs réactions. Il fallait : c’est pour eux une question de suprême sérieux. Ils croient en ce virus, et ils croient en eux-mêmes ; non, ils y croient parce qu’ils croient en eux-mêmes. Cette croyance se départit de preuves, ou plutôt on croit toujours dans les preuves qu’on veut, on les sélectionne, c’est le lot si peu rationnel de notre époque. En toute bonne foi, on se ragaillardit de « convictions ». On élit la réalité qui nous arrange, aujourd’hui.

Pourquoi croient-ils ? là est le nœud du problème, car c’est sans raison explicite, presque absurdement, qu’ils se sont évidemment précipités là-dessus. Or, je prétends que l’analyse du contemporain triomphe de cette énigme. La résolution de la question consiste ni plus ni moins, pour moi, en de la philologie appliquée au récit de notre contemporanéité, au livre du présent écrit par des dirigeants. Et la philologie, c’est de la psychologie de l’auteur, pour commencer.

Qu’est-ce donc qu’un dirigeant ? voilà ce qu’il faut préalablement définir, au moins dans les grandes « lignes » du récit de la vie et des sociétés humaines. Un dirigeant tend à l’action, il est par principe un être actif qui prend pour modèles – ou pour idoles – d’anciennes figures d’action : foncièrement, il lui faut des événements, il nécessite de l’Histoire, il requiert une façon d’urgence et de violence. Il n’y a pas de dirigeant véritable, d’efficace homme d’État, en temps de paix : la paix ne fait que de piètres auras de débonnaires sans ambition, à la Hollande ou comme la Suisse. Oui mais notre époque ne contient plus d’Histoire, et c’est ainsi une époque désespérante pour des gouvernements d’hommes qui aspirent à la grandeur posthume et doivent ronger leur frein en attendant l’Agression, quelque noble cause, de quoi se rendre légitimes indubitablement comme défenseurs superbes. Il n’y a pas de patriotisme sans un idéal à opposer, sans une contrainte à affronter, sans un risque à prendre. Comprenez-les : on a enseigné à des experts administratifs à agir avec promptitude, on les a placés – ou ils se sont placés eux-mêmes – dans la disposition mentale de responsabilités supérieures, ils se sont entretenus dans l’idée de leur importance, ils y aspirent de toutes leurs pensées (et un peu davantage qu’en « se rasant le matin »). Leur métier, supposent-ils, c’est d’être grands, efficaces, gestionnaires habiles, êtres de surplomb, et d’au moins partiels sauveurs. Un état d’esprit régi par une morale inonde leurs actes : c’est la vertu, l’héroïsme, l’exemple – ce qu’ils estiment leurs pleins attribut et spécialité, leurs raisons d’être, le mobile de leur travail tant confondu avec le sens de leur existence – et ils diffèrent peu en cela de n’importe quel professionnel sérieux. Oui mais voilà : il n’y a rien ! rien du tout ! rien d’autre en tous cas dans leur environnement que des arguties et des chicanes qui abîment leur posture et dérangent leur estime-de-soi : on dirait de petits avocats, de tristes jurisconsultes, des poseurs de vanité. Alors ils attendent – ce sont gens qui s’ennuient d’action, auxquels manque l’Histoire à « leur mesure ». Alors, quand quelque chose arrive qui pourrait être un danger, il est aussitôt clair qu’il faut que ce soit un péril, il en va de leur importance, c’est une opportunité, un défi, enfin une lutte ! Car ce sont des dirigeants, calqués sur le mode des vieux régimes, et ils n’ont pas de guerre, eux ! à peine de quoi « diriger » ; or, en voilà une, de guerre, avec branle-bas de combat et tout le martial tremblement ! Un événement, enfin ! À saisir !

Ils ne souhaitent pas mentir, non, je ne le pense pas, ils ne veulent rien fabriquer et ils ont besoin, si minuscules, de leur conscience, il n’y a donc pas en eux de duperie ; seulement, ils suivent le théâtre ordinaire des gens normaux qui, par intervalles rares et réguliers, investis désespérément de leur transitoire rôle, ne se sentent pas jouer. Ces dirigeants font alors ce qu’ils ont appris par procédure stricte, presque militairement : ils ordonnent à leurs administrations d’estimer le risque, leur suggérant évidemment un souci et une inquiétude, et ils créent quantité d’instances pour effectuer cette mesure : certes, ce sont autant des instituts publics que privés qu’ils missionnent… mais où, chez nous, a-t-on déjà vu qu’une commission s’avouât inutile en reconnaissant publiquement l’inexistence de la chose qu’elle est censée indiquer ? Comment admettrait-elle qu’on la finance pour rien ? Je connais bien des gens, dans ma profession et dans d’autres, qui savent qu’en faible ou en large part ils ne servent à rien où ils travaillent mais qui, pour rien au monde, ne confesseraient cela à qui les emploie, qui créent même alors le besoin entièrement factice de leurs services pour justifier leurs salaires, même avec preuves statistiques à l’appui. Cent instances à qui l'on confie une mission se sentent naturellement de prouver, elles aussi avec sincérité, que leur mission n’est pas vaine et, en l’occurrence, que le péril existe : ce n’est pas seulement pour l’argent qu’on leur donne, c’est qu’elles ont également besoin de se sentir utiles, dignes et héroïques, de fabriquer de quoi exhausser leur responsabilité ; et remonter des chiffres, des chiffres élevés, pour elles, pour les personnes qui les composent et éprouvent l’envie d’une importance historique, voilà qui est agir, agir avec zèle, et agir alors revient tout à fait à fabriquer des chiffres, comme on l’a vu et comme c’est courant, inconsciemment. Tout un pays suit ainsi une hallucination collective parce que ses habitants ont autant besoin d’avoir peur que de se composer braves, les deux alternativement, pour se croire de fortes figures : ce n’est point un complot, c’est seulement que depuis des décennies chez eux la vérité est avant tout une perception, une aspiration, une représentation ; le contemporain ne sait plus démêler, distinguer, discriminer la vérité ; il n’a aucun intérêt pour le réel, il ne sait plus même en décider, il n’en a pas la moindre volonté, il n’a presque aucune raison de s’y confronter. Néanmoins, il est entraîné par une mentalité d’activité coûte que coûte, la mentalité de qui, faute de s’estimer de son insignifiant et paresseux quotidien, a besoin de temps en temps de décider et d’agir pour se donner de la grandeur, et qui fabrique alors l’événement, l’exacerbe sans intention : il faut des plans, des stratégies, des combats ; on en tire une impression de virilité et de sacrifice noble – autrefois, à la place, on débutait une guerre sur des prétextes idiots et ça durait maximum six ans, mais ces guerres souffrent depuis d’un défaut d’image, la postérité les a jugées imbéciles, et le soldat est de moins en moins perçu en héros, encore moins les fauteurs de guerre.

Mais regardez, c’est pourtant simple : prenez par exemple un informaticien, attisez en lui un sentiment d’importance jusqu’au désir de conquête, jusqu’au sentiment d’un sacerdoce, jusqu’à une volonté d’exploit, élevez-le à un niveau où il s’estime une responsabilité supérieure, puis mettez-le en situation d’urgence, dans la présomption d’un virus informatique redoutable, puis voyez comme il réagit : il devient excessif, efface maint programmes, reconfigure tout le parc numérique « quel qu’en soit le prix », tout lui paraît d’un effort capital, il ne relativise rien, il fait avec un zèle extrême ce à quoi il est spécialisé, se croyant sûr de son droit, de sa légitimité de professionnel, et même de son honneur ; il faut tout dépenser pour supprimer le danger, tout sacrifier au nom de son expertise qui, au regard des enjeux et de sa place dans le monde, est cependant relativement dérisoire ; il veut sauver tout ce qu’il peut, agir avec la plus vétilleuse minutie comme qui engage sa parole et nullement son argent – c’est ainsi partout, au sein de tous milieux et de tous métiers, n’importe quel professeur se rendant avec un élève récalcitrant au bureau de son chef d’établissement estime, exactement au même titre, que son problème est considérable et prioritaire, que c’est symboliquement une importunité d’extrême conséquence, un cas de force majeure qu’il importe de résoudre par tous les moyens. Le vice du contemporain, c’est de vouloir induire que sa personne misérable et infime est d’une particulière importance, mais comme il manque d’épreuve et d’adversité pour l’établir, psychologiquement il est forcé d’exagérer son rôle et de se créer une occasion pour se sentir conforté sur l’un de ses rares et incontestés « territoires de connaissance » ; et pourquoi un gouvernement ferait-il exception ? Pourquoi le citoyen réclame-t-il à si grands cris et depuis si longtemps que ses représentants ne soient pas presque exactement comme lui ? Ce sont des gens qui n’ont aucune sagesse, qui, de leur propre aveu, n’ont pas le temps de lire, et qui sont las de ne rien avoir à gouverner, à qui il faut confier un rôle pour se bâtir de l’estime. Toute la machinerie des ordres qu’ils organisent tend alors évidemment à une seule direction : confirmer un soupçon valorisant, une difficulté fatidique, une œuvre épique – on fabrique ainsi des chiffres dans toute administration française depuis des décennies, taux de réussite et chômage compris, avec une sincérité, un labeur et une volonté qu’on ne croirait même pas. Ce n’est donc pas du tout par provocation que j’écris que l’existence du virus n’a aucune importance dans l’établissement et le règlement de la crise, c’est aisément qu’on peut créer ce virus, ainsi que la crise, en esprit, si on le désire, je veux dire si on y trouve intérêt : et comme on en a très envie au fond, comme on y perçoit une occasion de légende et d’agir au summum de sa compétence, comme on pressent même, puisqu’il ne s’agit que de se priver par brefs à-coups, le goût d’une résilience et des « lendemains qui chantent », voici de nos dirigeants qui se sentent reprendre de la hauteur, concentrant leurs forces contre un ennemi facile et unanime, recouvrant les attributs, même fictifs, du pouvoir qu’il leur tardait de trouver en quelque circonstance unique : ils redeviennent des dirigeants à l’antique manière mais à une époque qui ne comporte plus de péril antique – et ils se croient ainsi utiles, élevés et véridiques. Mais le contemporain n’est pas utile, élevé ni véridique : c’est surtout quelqu’un qui a besoin de s’imaginer qu’il dispose de tous ces attributs en veille, et qui, pour cela, est prêt à se fabriquer un court cinéma d’inquiétude sur mesure, sans même s’apercevoir de l’artifice. Trop heureux de se figurer un danger – le fameux train des Far West, la femme en détresse sur le point d’être écrasée figurant la patrie ou le « bien commun » –, comme un héros de film il commet ses petits actes inconséquents en réponse à ce fantasme émotionnant, tout a lieu dans sa tête, dans son univers imaginaire bien conforme et valorisant, cependant qu’il conserve son confort intact et se prétend maintes difficultés, de cette dérisoire et virtuelle peine qui fera toute son « expérience » de la vie. Son imagination est le seul endroit où il existe en tant qu’individu, et il faut bien, pour cela, en effet, président ou quidam, quantité de fiction !

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Commentaires
B
Nos jacobins sont les nouveaux collaborateurs des imans de France. Alors on prépare le terrain. Et comment préparer le terrain en se servant d'une escroquerie sanitaire par la peur des petites gens...Parce que les milliardaires et les scientifiques ou les moins naifs ont compris depuis longtemps...... Je suis sur qu'ils ont prévu l'arche de Noé pour un pays ou ils seront bien au chaud quand les barbares de l'islam auront pris l'Europe grâce au covid et à nos politiques !
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