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Henry War
30 juin 2022

Pensée anecdotique sur le bronzage et la musculation

Il faut vraiment avoir considéré la vie par le côté le plus superficiel, y être entré et resté sans aucun discernement, pour convenir qu’une peau hâlée est l’indice d’un partenaire parfait : ce n’est pas même beau, au juste, tant les corps sont d’une coloration artificielle, plutôt orange que bronzés ! Quand je pense que la mode en fut prise par les Boomers qui n’avaient pourtant, si j’ai bonne mémoire, pas tant de sympathie déclarée pour les métis ! Mais l’enjeu ne se situe même pas au niveau esthétique qui peut toujours se discuter, seulement a-t-on conscience de ce qu’un bronzage signifie ? Une personne a passé des heures à s’exposer au soleil, se souciant exclusivement de cela, ne faisant rien d’autre en général à part s’adonner éventuellement à des lectures-de-plage c’est-à-dire à des anti-livres ou à d’aliénants mots fléchés, mais compulsant le plus souvent son portable dans une errance intellectuelle désolante… Et c’est cette personne qu’on doit estimer un canon d’élégance et un conjoint idéal ? J’aimerais mieux une terre cuite, c’est plus utile et ça n’importune pas ! Les gens ne devraient jamais s’afficher bronzés devant moi s’il s’agit de me plaire, car je jure qu’aussitôt je songe d’emblée à tout ce gâchis d’activité et de spiritualité que leur bronzage dénonce, et je les méprise infiniment pour ces « efforts » qu’ils ont déployés afin de paraître à ce si piteux avantage. Au même titre, toute tentative de musculation signale pour moi la même vanité désespérante, des heures passées à transpirer dans des salles de sport ou à courir dégoûtamment au lieu de produire quelque chose, et cela pour un résultat censé constituer un appât fondamental : c’est avoir fort peu réfléchi au charme des êtres humains ! Le peu que ces obstinations révèlent, c’est une préférence marquée pour le néant dont témoigne une couleur ou une forme, plutôt que le goût pour l’esprit qu’indique au contraire le mépris des couleurs et des formes. Enfin, c’est toujours pratique : on n’a même plus besoin de discuter avec les gens qu’il faut négliger, il suffit de les voir pour les reconnaître, si bêtes qu’ils arborent en trophées les symptômes de leur vaniteuse balourdise !

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Le hâle et le muscle sont issus de l'effort de l'espèce à modeler les conditions de survie et de maitrise, sans cesse renouvelable, des espaces où se déploient des générations d'authentiques survivants travailleurs. Les présents, les époques dans leur contemporanéité, ne sont que circonstanciels. Porter regard ou bien méjuger a toujours été le loisir des dominants et des oisifs. Mais leur bilan carboné ne sera peut-être plus aussi tendanciel à afficher au vu des leçons quant aux conduites à tenir pour bien rester dans son parc. L'albe fut quintessence de distinction, je me distingue par mon pouvoir d'oisiveté et je n'ai pas à ouvrager aux humbles taches extérieures, le capitalisme foncier ayant été remplacé par celui de l'industrie et de la finance. Sous les toits, les bureaux, donc. Et puis lors se démocratisent les vacances il devient bon de montrer son loisir à baguenauder sous des cieux plus généreux en soleil. Dorénavant il va falloir trouver d'autres signes, d'autres apparences manifestes pour creuser l'écart envers cette plèbe gluante qui s'essaie à suivre tous les comportements de classe dont le lustre s'échine à hisser notre rang. Au fil de l'eau j'entends la petite musique d'une nymphe métissée, elle émerge d'il y a à peine une petite centaine d'années, elle chante du rag ondine. Je sors de mes Gontcharov, oui Oblamov au bas mot blamons les, par monts, par vaux, par Thor et par Odin, ragondins. (La fin c'est pour galéjer badin).
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