30 avril 2022

Nos invraisemblables émois cinématographiques

Tout ce qui émeut au cinéma est un sentimentalisme fabriqué, inculqué et provoqué : on n’y regarde aucune scène pathétique avec un véritable examen de sa vraisemblance. On se laisse happer, on ne distingue plus, on ne considère rien, on cesse de réfléchir aux causes, un emballement nous saisit auquel on succombe avec penchant et veulerie. Pour autant qu’on se livre à l’expérience, on trouvera qu’à chaque fois qu’on a été touché par le passage d’un film, les situation et propos transposés dans la réalité seraient étranges,... [Lire la suite]
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28 avril 2022

Pistes stratégiques pour un éditeur de littérature

Un nouvel éditeur, attentif à promouvoir de la (vraie) littérature et à rejeter d’emblée les conditions contractuelles honteuses qu’on fait aux auteurs, s’il ambitionnait de faire son travail suivant les règles traditionnelles, n’aurait environ aucune chance de réussir. Les charges sont trop élevées, la concurrence inégale, sans compter que le lecteur (véritable) est une rareté. Par conséquent, il faut trouver un moyen pour que cet éditeur, sans forcément gagner sa vie d’abord, y rencontre surtout quelque satisfaction personnelle. ... [Lire la suite]
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27 avril 2022

Le problème dialectique des nés-avant-75

Ils sont singulièrement inaptes à argumenter, parce que l’image qu’ils se font d’eux-mêmes, au sein de laquelle ils ne sauraient apparaître que sages et irréfragables, un peu comme s’ils étaient les pères de ce monde et plutôt leurs patriarches – c’est un vice largement masculin –, les empêche de prendre le moindre risque d’avoir tort, publiquement ou in petto – c’est pourquoi, contrairement à leurs prétentions ils conservent toujours les mêmes avis. Ils ont coutume, depuis des décennies, de deviser au lieu... [Lire la suite]
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25 avril 2022

Le Soleil des morts, Camille Mauclair, 1898 ou Le temps des impasses du renoncement aux élites

J’ai tardé à écrire sur Le Soleil des morts que j’ai fini de lire il y a une quinzaine de jours à l’heure où je commence à écrire cet article, non seulement car j’ai manqué de temps pour entamer sa critique, mais surtout parce que j’y sens un roman climatérique, sorte de chaînon manquant à ma compréhension de l’histoire psychopathologique des époques sociales, et plus exactement un témoignage rare, subtil, paradoxal et foncièrement coloré, plus profondément utile que son auteur n’aurait songé peut-être, lui qui vivait... [Lire la suite]
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24 avril 2022

Le vaccin comme maillon d'engagements

On n’a pas assez analysé la façon dont le vaccin semi-obligatoire s’est présenté aux Français comme un maillon fort de ce qu’on appelle parfois en sciences comportementales une chaîne d’engagements. Qu’on y ait été favorable ou non, l’acceptation, même forcée, de cette injection a forcément impliqué un positionnement progressif en faveur du gouvernement, dans la mesure où il est difficile, pour le Contemporain, de se reconnaître une faiblesse, et d’admettre notamment que c’est faute de résistance et de puissance qu’il s’est acculé à... [Lire la suite]
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23 avril 2022

Idée d'une présidence perpétuelle de la République

On peut tout à fait admettre, en démocratie, l’existence d’une présidence perpétuelle de la République, à condition que cette présidence serait révocable à tout moment – du moins passé un délai minimal – par le peuple lui-même. Je veux dire que tant qu’un gouvernement exerce ses fonctions avec qualité et efficacité, il est absurde d’en changer, on ne fera que le renouveler, et que la limitation qu’on applique à la durée du mandat présidentiel ou à son nombre n’existe que parce qu’on n’accorde pas absolument confiance en les... [Lire la suite]
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23 avril 2022

Jamais gratuit

Si d’aucuns se sentent par moi mordus, ce n’est point parce que je serais acculé ou aurais les canines naturellement promptes à surgir : parfois supposent-ils que c’est en animal blessé que je combats, m’admettant une rage infâme contre ceux qui seraient justement susceptibles de me vaincre, insistant pour que ce soit la rancune qui anime ma colère, en un mot : m’imputant la faiblesse de celui qui fougueusement remue parce qu’il est mis hors de son élément, comme le poisson pêché frétille vainement sur la berge. C’est alors,... [Lire la suite]
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20 avril 2022

Pourquoi je ne regarderai pas le débat du second tour

Le débat du second tour n’apprendra rien à personne, et je déteste particulièrement qu’il consiste une fois de plus en une autojustification et en une grégarité populaires sous l’influence de la majorité. Autrement dit, les gens savent déjà pour qui ils vont voter, pas besoin de leur donner ce prétexte, ils font seulement semblant de croire qu’ils ont de bonnes raisons de le faire, et ils vont encore quérir ces raisons-là à la télévision. J’ose affirmer contre la France entière que tout ce qu’on a dit du débat d’il y a cinq ans est... [Lire la suite]
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20 avril 2022

Observation sur la fréquentation de mon blog

Les statistiques de mon blog révèlent qu’on le lit moins pendant les périodes de congés qu’au moment où les gens sont supposés travailler. Ce qui était inattendu à l’irréparable partisan du bénéfice-du-doute devient révélateur au froid analyste de l’homme moderne : les vacances, que d’aucuns estiment censées servir à (re)constituer l’individu, ne consistent au Contemporain qu’en paresse, ne lui servent qu’à végéter ; il ne cherche pas à s’édifier durant son temps libre par exemple en allant pousser sa... [Lire la suite]
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18 avril 2022

Quand la critique sature le jugement

On a toujours l’air de s’étonner qu’un pouvoir n’écoute pas les conseils qu’on lui donne : le propre de n’importe quel pouvoir réel, au point que c’en est presque sa définition, c’est de recevoir quantité de critiques défavorables, et probablement davantage que de positives. Or, se figure-t-on qu’après avoir essuyé tant de réprobations, une personne puisse distinguer aisément les remarques constructives des injures et des calomnies ? Il advient alors ce qui ne manque jamais d’arriver : l’esprit sature d’avoir à... [Lire la suite]
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